La Convention des droits de l’enfant a vingt ans ! Sert-elle à quelque chose ? OUI répond un rapport de l’UNICEF.

Un rapport de l’Unicef revient sur l’impact de la Convention des droits de l’enfant, à l’occasion des 20 ans de son adoption par les Nations Unies
C’est un traité souvent bafoué, insuffisamment appliqué, volontairement oublié, mais qui reste une référence. La Convention des droits de l’enfant s’enracine peu à peu dans les esprits des gouvernements et des institutions. Vingt ans après son adoption, le document est devenu le traité relatif aux droits de l’homme le plus largement ratifié, avec 193 États parties. Seuls la Namibie, faute de disposer d’une autorité reconnue à l’ONU, et les États-Unis, peu portés à parapher des traités internationaux, manquent à l’appel.

L’Unicef, le fonds des Nations Unies pour l’enfance, a dressé un bilan encourageant de l’application de la Convention dans un rapport publié jeudi 19 novembre. « Le traité a exercé une influence profonde sur les législations politiques et les programmes nationaux… Il a été à l’origine de progrès marqués en termes de survie, de développement », insiste les auteurs en préambule. Les 54 articles de loi qui définissent les droits des enfants ont « imposé des normes, un modèle de prise en charge des enfants pour les États et les institutions », résume Jacques Hintzy, président d’Unicef France.
Des pays continuent malgré tout de reléguer la convention en arrière-plan de leur droit interne. « En Iran, la charia passe avant le traité », note le juriste Emmanuel Decaux. Au cours des vingt dernières années, environ 70 États ont cependant modifié leurs législations pour s’adapter au document des Nations Unies. Certains ont suivi les recommandations formulées par le Comité des droits de l’enfant. Cette instance onusienne, chargée de suivre l’application des textes.
« Le traité ne prévoit pas de vrais mécanismes de contentieux. De nombreux  régimes, même les moins démocratiques, accordent ainsi une attention accrue à la maltraitance la plus extrême : l’exploitation sexuelle des mineurs, les enfants-soldats, ou le travail forcé. « Des progrès notables ont été accomplis en matière de protection des enfants », conclut le rapport.
La prise en charge des maladies et de l’éducation a connu des avancées spectaculaires. Le nombre annuel de décès d’enfants de moins de 5 ans est passé de 12,5 millions en 1990 à 9 millions en 2008. Des millions de vie ont été sauvées grâce à la vaccination contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et autres maladies. Plus de 90 % des élèves des pays en développement terminent l’école primaire aujourd’hui. « Mais 24 000 enfants meurent chaque jour de causes qui sont pourtant en grande partie évitables », insiste le rapport. Pourtant  les réalités économiques du moment n’inclinent guère à l’optimisme. Au total, environ un milliard d’enfants restent privés d’au moins un de leurs droits élémentaires, principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. « Il existe des domaines où il n’y a pas de progrès », déplore Jacques Hintzy. C’est le cas en particulier de la survie de la mère à l’occasion d’une naissance : le nombre de décès stagne aux alentours de 500 000 par an depuis vingt ans. En matière d’éducation, les bons résultats du primaire ne se vérifient pas au secondaire. La crise économiques du moment n’inclinent guère à l’optimisme. « La crise a entraîné des diminutions de 20 % dans les budgets consacrés à la santé et à l’éducation de nombreux pays », rapporte Jean-Claude Legrand, responsable de l’Unicef en Europe de l’Est et en Asie centrale. La Banque mondiale parle de 50 000 à 90 000 décès infantiles supplémentaires, principalement dus à la malnutrition. « La pauvreté, le sida et les conflits armés, rappelle le rapport  menacent les droits des enfants ».

 

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

Cette publication a un commentaire

  1. Christina

    Même si la CIDE est souvent bafouée, c’est quand même une avancée énorme pour protéger les droits des plus faible. J’ai vu aussi sur ce site des informations me permettant de mieux comprendre les droits fondamentaux des enfants et leur situation dans le monde. on peut aussi y trouver toutes les normes et les institutions de référence pour protéger le droit des enfants.

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