Allemagne : les immigrés voient leur avenir avec un certain optimisme

53 % des personnes issues de l’immigration pensent, en Allemagne, que la décennie qui s’ouvre leur réserve de bonnes choses. C’est le résultat d’un sondage représentatif de l’Institut pour la démoscopie d’Allensbach pour la Fondation Bertelsmann. Les jeunes sont les plus enthousiastes : les moins de 25 ans comptent 70 % d’optimistes. L’appréciation aussi varie en fonction de l’origine : les personnes originaires de l’ancien bloc communiste croient davantage en l’avenir (63%) que les Turcs (45%). Le sondage a été réalisé auprès de 1.600 individus de plus de 16 ans issus de l’immigration. Malgré cet optimisme, une frange significative des personnes immigrées (37%) s’attend à voir croître les tensions avec les Allemands. Plus de quatre sondés sur dix (42 %) jugent que les différences entre Allemands et immigrés vont augmenter. Seul un sur trois s’attend à voir les Allemands leur témoigner davantage d’estime. 28 % pensent que les décisions politiques prendront davantage en considération les besoins des personnes immigrées.


Sentiment d’intégration élevé mais avec  des disparités. Est-ce à dire que certains immigrés se sentent moins bien intégrés ? Le sondage révèle que la majorité se sent partie prenante de la société, mais qu’il persiste des disparités. Le sentiment d’intégration, mesuré en interrogeant les personnes sur des sujets tels que leur lien avec l’Allemagne ou leur sentiment d’appartenir à la société, varie ainsi beaucoup selon l’origine. 88 % des personnes d’origine espagnole se sentent bien ou moyennement bien intégrées. C’est le cas de 62 % des personnes originaires de Russie et de 58 % des personnes d’origine turque. Les immigrés originaires de Russie ou de Turquie se sentent aussi plus exposés que les autres aux discriminations. 58 % des Turcs et 49 % des personnes originaires de l’ancienne Union soviétique se sont déjà senties, au moins une fois, injustement traitées en raison de leur origine depuis leur arrivée en Allemagne. Ce chiffre n’atteint que 46 %, en moyenne, dans l’ensemble de la population immigrée.

Les personnes issues de l’immigration n’en cherchent pas moins le contact avec la population allemande. Seul un sondé sur cinq pense que les immigrés vont rester davantage entre eux dans les années à venir.

Plus d’informations (en allemand) Fondation Bertelsmann

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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