Trafics d’êtres humains : deux passeurs français sévèrement condamnés par les tribunaux britanniques. Une sanction qui se veut exemplaire et dissuasive.

Un tribunal de Portsmouth a condamné  une élue française à trois ans de prison ferme et son fils à cinq ans, pour avoir aidé des immigrés clandestins à entrer illégalement au Royaume-Uni, le 1er octobre dernier.


Une conseillère municipale  et son fils Benjamin, 20 ans, ont plaidé coupable d’aide au passage illégal d’immigrants, après la découverte de 16 ressortissants vietnamiens dans leur véhicule à leur arrivée à Portsmouth. Les clandestins, 13 hommes et trois femmes, étaient cachés dans leur camionnette de location au milieu de boîtes de nouilles aux crevettes. Le véhicule débarquait d’un ferry en provenance de Cherbourg. De la condensation s’était formée sur les parois de la camionnette, ce qui a attiré l’attention des policiers à Portsmouth. Les ressortissants vietnamiens ont été renvoyés vers la France le jour même et les deux Français sont incarcérés depuis en Grande-Bretagne. Selon Michael McGoldrick, l’avocat de Benjamin Chocat, le jeune homme a accepté d’effectuer ce transport de clandestins contre la promesse d’une rémunération de 24.000 euros à l’arrivée à Portsmouth -qui n’a en fait jamais été versée.

L’avocat a plaidé que son client était confronté à d’importantes difficultés financières après avoir perdu son emploi. Le juge Roger Hetherington, en prononçant sa condamnation à cinq ans d’emprisonnement, a souligné que le garçon aurait pu écoper de huit ans. Il a ajouté avoir prononcé une peine « dissuasive », reflétant la « gravité des faits ». La mère, a ajouté le magistrat, a joué quant à elle un rôle « secondaire par rapport à son fils ». Elle n’attendait pas de « récompense financière » et a apparemment « agi au nom d’un sens totalement malavisé de loyauté envers son fils », a conclu le juge.

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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