La situation des ROMS en Europe : une hésitation permanente entre des efforts partiels mais réels d’intégration et la fermeté à relents racistes à l’égard de minorités marginalisées. Le débat au Parlement européen sera déterminant . La Commission européenne exprime son inquiétude et entend bien faire respecter les règlements et valeurs européens et particulièrement la Charte des droits fondamentaux.

Qu’il s’agisse de la Commission européenne ou du Parlement européen, sans parler du Conseil de l’Europe, ont été multipliés au cours de ces dernières années, colloques, séminaires, journées d’études, auditions, sites informatiques dédiées aux Roms,  résolutions, décisions etc (cf. Nea Say). La situation n’a guère évolué. Trop d’hésitations et de demi  mesures  inefficaces, de manque de courage vis-à-vis des opinions publiques  de la part des Etats membres, de tous les Etats membres. C’est un problème européen qui ne peut être réglé qu’au niveau européen de façon coordonnée et sans instrumentalisation à des fins de pure politique intérieure. Le débat au Parlement européen pour sa première session de rentrée,  le 6 septembre, sera décisif. Les problèmes  de l’immigration ou celui concernant les ROMS, plus complexe encore, ne doivent pas être minimisés ou méprisés par l’ignorance mais ils ne représentent pas le problème numéro 1 pour les européens au point de justifier ce climat quasi obsessionnel qui n’est en réalité qu’une diversion. Les problèmes prioritaires ce sont les salaires, l’emploi, la paupérisation, les finances publique et l’endettement et donc au bout du compte la capacité concurrentielle  et innovatrice de nos économies, donc la qualité et les performances de l’enseignement, de la formation, de la recherche qui doivent, elles, être notre obsession. CF . les principales questions concernant l’action de la Commission européenne concernant les ROMS http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=MEMO/10/383

Parmi les 500 millions de citoyens européens, environ 10 millions sont des Roms. Bien que la situation de cette communauté pose des problèmes spécifiques d’intégration, reconnus par les institutions de l’Union européenne, celle-ci peine à se doter d’une politique commune. Chacun des vingt-sept pays partenaires compose donc sa propre politique, allant de la fermeté à des politiques favorisant l’intégration. .

En Europe de l’Ouest, l’Espagne est le pays qui accueille la plus forte communauté rom, ou gitane (800.000, selon l’estimation haute). Au printemps, le gouvernement a adopté un «plan d’action pour le développement de la population gitane 2010-2012». Doté d’un budget de 107 millions d’euros sur trois ans, il prévoit des actions en matière d’éducation, de santé, de logement, ainsi qu’en faveur des femmes.

En Italie, les Roms, ou «Sintis» (estimés à 150.000), sont régulièrement au centre de débats sur l’immigration et la sécurité. En 2008, un an après une vague de violence anti-Roms, l’Italie avait commencé à ficher les habitants de camps de nomades, en relevant notamment leurs empreintes digitales.

Comme Paris, Rome propose des aides au retour pour les Roms en situation irrégulière (billet d’avion, indemnité de voyage de 400 euros et pécule de 3000 euros maximum pour la réintégration dans le pays d’origine). Mais le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni, qui applaudit le durcissement de la politique française, veut demander à Bruxelles la permission d’étendre la procédure d’expulsion aux Roms qui sont citoyens européens mais qui ne satisfont pas à certaines «exigences». «Avoir un revenu minimum, un logement adéquat et ne pas être un fardeau pour le système social du pays d’accueil», a détaillé le ministre, membre du parti xénophobe Ligue du Nord.

L’Allemagne reconnaît officiellement la minorité des Roms de nationalité allemande. La plupart des autres Roms sont des réfugiés ayant fui la guerre au Kosovo. Berlin les encourage, comme tous les Kosovars réfugiés, à rentrer chez eux avec des aides au retour. Quelque 10.000 Roms ne disposant pas d’autorisation de séjour formelle doivent ainsi être renvoyés «par étapes», a annoncé le gouvernement. Reste que selon un rapport de l’Unicef, 38% des Roms renvoyés d’Allemagne sont apatrides, ce que plusieurs conventions internationales interdisent.

En Grande-Bretagne, on recense au maximum 200.000 Roms, aussi appelés «Gypsies». Parmi les promesses de campagne du parti conservateur, arrivé au pouvoir en mais dernier, figurait le renforcement de la législation contre les occupations illégales de terrains. En projet notamment, la création d’un nouveau délit qui permettrait aux policiers d’arrêter ceux qui refusent d’évacuer les terrains qu’ils occupent illégalement.

La Hongrie – pays voisin de la Roumanie, dont sont issus la plupart de Roms expulsés par les autres pays européens – compte environ 600.000 Roms. En 2009, 40% des jeunes Roms hongrois n’avaient pas achevé l’enseignement primaire. L’an dernier, le gouvernement a décidé de tripler le budget prévu pour reloger ceux qui vivent dans des bidonvilles et favoriser leur intégration dans la fonction publique. Mais avec la crise économique, Budapest a révisé ses plans et réduit les embauches prévues. Depuis que le parti d’extrême-droite Jobbik est devenu en avril dernier la troisième force politique du pays, les Roms sont de nouveau un sujet de débat national en Hongrie. Le Jobbik propose notamment de créer une gendarmerie dévolue aux «problèmes roms».

En République tchèque, où la minorité rom est estimée à 250.000 personnes, plusieurs attaques d’extrémistes de droite ont été enregistrées à leur encontre ces dernières années. Il y a deux ans, le pays a été condamné par la Cour européenne des droits de l’homme pour le placement forcé d’enfants roms dans des écoles spéciales destinées aux handicapés mentaux. À la mi-mars 2010, le gouvernement tchèque a adopté un «plan national d’action» visant à encourager la scolarisation des enfants roms avec les autres.

Environ 250.000 Roms vivent en Grèce, la plupart dans des conditions misérables, souvent victimes d’expulsions arbitraires et de violence policière. Malgré des aides sociales provenant des programmes européens, leur intégration reste lettre morte. En 2008, la rapporteuse de l’ONU pour les droits des minorités, Gay McDougall, avait appelé Athènes à prendre des mesures urgentes pour améliorer leur situation «désespérée».

Le Portugal, la Suisse, la Pologne et la Suède comptent chacun 50.000 Roms sur leur territoire, selon les estimations hautes. Au Portugal, ceux qui se trouvent en situation irrégulière peuvent être expulsés, sauf s’ils sont nés au Portugal, s’ils y sont arrivés avant l’âge de dix ans ou s’ils ont des enfants mineurs à charge et scolarisés. La plupart des Roms en Suisse ont la nationalité suisse, les autres étant des réfugiés du Kosovo. En Pologne, selon les autorités 30% des enfants roms suisses ne sont pas scolarisés. Enfin en Suède, les Roms sont l’une des cinq minorités reconnues mais 80% des adultes sont sans emploi et une majorité d’enfants ne termine pas l’école primaire. Depuis le début de l’année, plus de 50 Roms ont été expulsés.  

Face à une telle situation, l’inquiétude ne peut que grandir à Bruxelles qui voit les dangers d’une situation chaque jour plus inextricable et en vue de la préparation de la session du parlement européen il était utile de rappeler quelles étaient les lignes rouges qui ne pouvaient être franchies, c’est ce que vient de faire dans un communiqué la vice-présidente de la Commission , Viviane Reding  http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=MEMO/10/384&format=HTML&aged=0&language=EN&guiLanguage=en

« J’ai suivi avec beaucoup d’attention et une certaine inquiétude l’évolution de ces derniers jours en France », affirme Mme Reding dans son communiqué. « D’un côté, je reconnais parfaitement que c’est de la seule responsabilité des Etats membres de l’UE à veiller à l’ordre public et à la sécurité de leurs citoyens sur leur territoire national », indique-t-elle. Mais « d’autre part, j’attends que tous les Etats membres respectent les règles partagées de l’UE sur la libre circulation, la non-discrimination et les valeurs communes de l’Union européenne, notamment le respect des droits fondamentaux, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités », souligne-t-elle. « Il est clair que ceux qui enfreignent la loi doivent faire face aux conséquences. Il est également clair que personne ne devrait être expulsé juste parce qu’il appartient à la communauté des Roms », a-t-elle souligné.  Elle étudiera avec beaucoup d’attention la lettre que vient de lui envoyer le premier ministre, François Fillon et fera étudier par ses services toutes les mesures prise par la France pour vérifier leur totale conformité avec les règlements européens.

Elle a rappelé également que le 7 avril dernier , elle a fait des propositions (cf ; Nea Say)

Pour la chronique du mois d’août concernant les ROMS cf. le site Eulogos.org

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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