Bosnie-Herzegovine, Albanie : l’UE envoie un signal politique important en levant l’obligation de visa pour permettre à leurs citoyens de circuler à l’intérieur de l’UE.

Les visas de courte durée vont être supprimés et les citoyens de ces deux pays vont pouvoir se rendre librement dans l’espace Schengen uniquement munis de leur passeport biométrique. La commission des libertés civiles de la justice et des affaires intérieures (LIBE) du Parlement européen a adopté à la quasi unanimité  s’est prononcé en faveur le 28 septembre et la plénière du Parlement européen (7-8 octobre devrait à son tour donner son feu  vert.

La Commission européenne a envoyé aux Etats membres et au Parlement européen son rapport d’évaluation sur les progrès réalisés par les deux Etats concernant les critères à remplir pour mettre fin aux exigences en matière de visa.. La Commission estime que ces critères (principalement la lutte contre la criminalité et la corruption) seront complètement remplis d’ici au feu vert final du Conseil . Les Etats membres devraient, lors du Conseil Justice et Affaires intérieures des 7 et 8octobre à Luxembourg, donner leur accord de principe, même si leur décision formelle interviendra les 8 et 9 novembre.

Les ressortissants de Bosnie-Herzegovine et d’Albanie bénéficieront ainsi de la suppression des visas pour la fin de l’année. Ils rejoindront alors leurs voisins de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM), du Monténégro et de la Serbie qui bénéficie déjà de ce régime en matière de visa depuis 2009 (cf. Nea say)

Dans son rapport Tanja Fajon a fait valoir que le processus d’unification de notre continent n’est pas réalisé tant que tous les européens ne peuvent voyager librement et que trop longtemps les citoyens de Balkans occidentaux ont été isolés. La suppression des visas a une grande importance pour la vie des populations et renforce les contacts entre les peuples. Nous assistons à la montée d’une jeune génération qui a grandi coupée d’un Europe en voie d’unification. Ces deux pays ont beaucoup progressé ces derniers mois, leurs gouvernements  s’efforcent de réparer leurs erreurs et remédier à leurs retards. Le Parlement et le Conseil doivent être fidèles aux engagements de leur déclaration commune de novembre 2009. Une telle décision affaiblira le risque d’une intensification de l’instabilité ethnique et politique de la région et apportera le soutien populaire à l’UE et  à la perspective d’intégration européenne jugulant ainsi les forces anti-européennes et extrémistes.

Tanja Fajon note dans son rapport que le Kossovo reste une préoccupation grave, une perspective de pourparlers sur les visas n’est même pas envisagée. La complexité du problème politique est bien connue, mais le Kossovo ne peut être laissé « dans un trou noir » ; le Parlement européen, demande-t-elle , devrait faire pression tant sur la Commission que sur le Conseil pour trouver un moyen d’engager le Kossovo dans le processus de libéralisation des visas aussitôt que possible ce qui l’encouragera à faire les réformes structurelles nécessaires.

Texte de la proposition de la Commission (FR)  http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2010:0256:FIN:FR:PDF

(EN) http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2010:0256:FIN:EN:PDF

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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