Immigration: tragédie de Christmas Island: le silence peut tuer lui aussi. Appel du Conseil de l’Europe pour ne pas passer sous silence la mort de 30 demandeurs d’asile et réfugiés.

 

 Le Président de la Commission des migrations de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), Christopher Chope (Royaume-Uni), a lancé un appel « pour ne pas passer sous silence ni oublier la tragédie qui s’est jouée aux abords de l’île de Christmas , lorsque plus de 30 migrants, demandeurs d’asile et réfugiés ont trouvé la mort sous les yeux des habitants alors que leur périple arrivait à son terme et qu’ils étaient sur le point de trouver asile.

« Cette embarcation bondée de passagers était peut-être à des milliers de kilomètres de l’Europe, » a t-il déclaré, « mais le sort de ces personnes n’a pas été différent de celui de bon nombre de ceux qui cherchent à entrer en Europe par la mer, la terre ou les airs. Pourquoi autant de personnes prennent-elles de tels risques ? Pourquoi les gens risquent-ils la noyade, l’asphyxie dans des camions fermés ou la mort en marchant sur des champs de mine aux frontières ? » a-t-il demandé.

« Tant que nous ne serons pas venus à bout des causes de ces mouvements de population », a précisé M. Chope « de telles catastrophes continueront de se produire. Il faut faire davantage pour décourager les candidats à ces voyages dangereux et nous devons régler les problèmes sous-jacents qu’ils rencontrent dans leur pays d’origine. Nous devons trouver de nouvelles idées pour prévenir de telles tragédies dans l’avenir. »

Une première conclusion : Il y aura d’autres tragédies, l’expérience européenne est là pour le confirmer. Une deuxième conclusion : ils auraient pu mourir sur les côtes européennes ou en franchissant l’Evros à la frontière entre la Grèce ou la Turquie. Ce sont les mêmes personnes : ils viennent d’Iran, d’Iraq. Ce sont aussi les mêmes discours. Ce naufrage a relancé le débat sur la politique d’immigration en Australie. Un sujet de polémiques , puisque ce pays a un système de détention obligatoire jugé trop sévère pour les milliers de boat people qui atteignent ses rives chaque année. « A moins que le gouvernement ne modifie sa politique et qu’il n’adopte une politique d’accueil des réfugiés, il y aura d’autres tragédies », a déclaré le porte-parole de la Coalition australienne pour les réfugiés Ian Rintoul. Les écologistes, partenaires du gouvernement minoritaire, insistent quant à eux sur une approche « plus humaine » de la politique d’asile. « Ce que nous devons faire, et de manière absolue, c’est briser les réseaux clandestins de passeurs. Et pour ce faire, nous avons besoin de coopération internationale, ce à quoi nous travaillons durement », a déclaré le ministre de l’intérieur Chris Bowen. Le Premier ministre Julia Gillard a notamment proposé la création d’un centre régional de traitement des demandes d’asile, qui pourrait être établi au Timor-Oriental. Chris Bowen a déjà eu des discussions avec l’ONU et la Malaisie sur la création de ce centre. 

En 2010, environ 5000 demandeurs d’asile en provenance d’Iran, d’Irak et du Sri Lanka ont atteint les côtes australiennes à bord d’embarcations de fortune, parties d’Indonésie.

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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