FRONTEX : un premier bilan rassurant.des opérations Hermes et Poseidon.Mais les inquiétudes sont ailleurs comme le rappelle le réseau Euroméditerranéen des droits de l’homme.

Rappelons que Poseidon a remplacé l’opération Rabit déployée en Grèce pour surveiller les flux migratoires en provenance de la Turquie. Sa mission a été prolongée dans le temps mais aussi et sa zone d’opération a été élargie.

L’Agence explique qu’en prévision du flux migratoire venant de Libye, la partie maritime de la mission Poseidon a été étendue des îles grecques de la mer Egée à la Crète. Sur le front des statistiques, Frontex  indique que les récentes données concernant les passages au niveau du fleuve Evros, montrent une baisse de la pression migratoire par rapport à l’année dernière. Entre le 1et janvier et le 24 mars 2011, 5281 migrants avaient été détectés, chiffre à comparer avec les 8054 arrivées observées en novembre et décembre 2010. En mars les arrivées avaient encore décru avec 2383 détections contre 2266 en janvier et 1632 en février.

Frontex a également précisé que la plus large group de migrants  arrivé en mars provenait d’Afghanistan, suivi par le Pakistan et le Bangladesh. Le 25 mars, Frontex avait également annoncé avoir étendu son opération italienne Hermes en la prolongeant de 5 mois jusqu’en août 2011 et en l’étendant à la Sardaigne

« Frontex surveille étroitement l’évolution de la situation en Afrique du nord et se tient prêt à apporter son soutien opérationnel aux Etats membres, si nécessaire. Nous développons par ailleurs en permanence des réponses opérationnelles qui pourraient être déployées rapidement dans toute la méditerranée, si la situation l’exigeait », indique le directeur de l’Agence, Ilkka Laitinen dans un communiqué.

La perception de la situation est différente de la part du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’homme qui lance un appel en direction de l’Italie et des autres Etats membres : :l’Italie et les autres Etats membres de l’Union européenne devraient suspendre toute mesure d’éloignement forcé à destination de la Tunisie et se partager la réinstallation des réfugiés libyens et étrangers qui affluent en Tunisie. L’Italie et les autres Etats membres de l’Union européenne devraient suspendre toute mesure d’éloignement forcé  à destination de la Tunisie et se partager la réinstallation des réfugiés libyens et étrangers qui affluent en Tunisie

Considérant que les  Ministres italiens Frattini et Maroni ont annoncé leur intention de se rendre en Tunisie, pour renouer la coopération bilatérale en matière de migration. Le Réseau euro-méditerranéen de droits de l’Homme (REMDH) juge indécente leur insistance à exiger des autorités tunisiennes, dans le contexte actuel, qu’elles empêchent de nouveaux départs et qu’elles coopèrent à l’éloignement forcé des migrants tunisiens qui sont arrivés en Italie depuis le début de l’année. « Les bouleversements en cours dans la région ont démontré la myopie et la vanité d’une politique consistant à préférer les dictateurs aux migrants.

Attendre des autorités tunisiennes, avant tout, qu’elles répriment l’immigration en provenance de pays tiers et l’émigration à destination de l’Union européenne, c’est les inciter à renouer avec les pratiques autoritaires de l’ancien régime : ce n’est pas de ce type d’appui que la Tunisie a besoin. »

Pour REMH, en cette période de transition, l’Italie et les autres Etats membres de l’Union européenne devraient, au contraire, suspendre toute mesure d’éloignement forcé  à destination de la Tunisie, et se partager la réinstallation des réfugiés libyens et non-libyens qui ont dû fuir la Libye, affluent en Tunisie et ne peuvent rentrer dans leur pays. Si le nombre d’arrivées de migrants tunisiens à l’île de Lampedusa est important au regard de la taille de l’île et de sa population, il est infime, fait remarquer REMDH, à l’échelle européenne, par rapport à l’ampleur de l’urgence humanitaire à laquelle la Tunisie est elle-même confrontée à la frontière qui la sépare de la Libye. Depuis le 20 février, 165 000 personnes ont traversé la frontière à Ras Adjir pour fuir la violence en Libye. Sans pour autant qu’on ait entendu d’officiels tunisiens tenir de discours incendiaires qui assimilent les migrants et les demandeurs d’asile à des délinquants ou des terroristes. La Tunisie fait face à l’arrivée de dizaines de milliers de travailleurs tunisiens dont certains étaient installés depuis plusieurs années en Libye, à celle de dizaines de milliers de travailleurs immigrés principalement bangladeshis et subsahariens qui attendent d’être rapatriés dans leur pays d’origine avec l’aide du HCR et de l’OIM, mais aussi à celle de Libyens et de ressortissants de pays comme la Somalie, l’Erythrée ou le Soudan qui ne peuvent de toute évidence pas rentrer dans des pays où leur vie ou leur intégrité physique est en danger souligne REMDH. 

Communiqués de presse de Frontex http://www.frontex.europa.eu/newsroom/news_releases/art104.html

http://www.frontex.europa.eu/newsroom/news_releases/art103.html

 

Communiqué de presse de REMDH (EN) http://www.euromedrights.org/en/news-en/emhrn-releases/emhrn-statements-2011/9363.html?utm_source=EMHRN+Newsletter&utm_campaign=c6456c8b26-EMHRN_News_Bulletin_01_20113_16_2011&utm_medium=email

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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