Trafic d’organes au Kossovo : on en reparle à l’occasion du voyage du président Barroso au Kossovo le 20 mai

Nea say a fait des articles sur le sujet(« une mafia au cœur de l’Europe » « un obstacle sur le chemin de la réconciliation » http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&&nea=53&lang=fra&arch=0&idnl=1972 http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&&nea=53&lang=fra&arch=0&idnl=1981. Rappelons les faits  et d’abord le contexte politique, le voyage du président Barroso qui a provoqué en salle de presse des demandes d’éclaircissements. 

Le président Barroso a réaffirmé que le Kossovo a « une perspective européenne » et la Commission est prête à aider ce jeune pays à progresser sur « sa voie vers l’Europe » «  Mais le pays peut et doit s’aider lui-même afin de faire des progrès vers son objectif qui est l’adhésion à l’UE. Le Kossovo doit avancer dans ses réformes, avec détermination, responsabilité politique et esprit de compromis ». Le Kossovo doit faire plus pour renforcer l’Etat de droit et l’administration publique, mettre en place des réformes  économiques et continuer de manière constructive avec la Serbie, a-t-il conclu après son entretien avec le premier ministre Hashim Thaçi soulignant au passage que le Kossovo est le pays qui reçoit au monde le plus d’argent par habitant de la part de l’UE. Concernant le trafic d’organes, les questions posées à Bruxelles auxquelles le porte parole a répondu, elles n’ont pas à proprement parler apporter du nouveau par rapport à d’autres déclarations (notamment celles du 21 avriL. Eulex a tous les moyens pour agir et il travaille sous le mandat des 27 et par ailleurs il a les contacts appropriés avec le rapporteur du Conseil de l’Europe, Dick Marty. Bruxelles reste toujours sur la position qu’il n’est pas nécessaire d’inclure l’ONU dans l’enquête sur les allégations du rapport Marty, contrairement à ce qu’a pu avancer le chef de la diplomatie serbe. Un feu vert des Nations Unies nécessiterait une majorité du Conseil de sécurité sans qu’aucun des membres permanents n’oppose son veto.

Eulex  avait donné  son feu vert au procès de quatre suspects début mars et confirmé les inculpations  de quatre personnes soupçonnées de trafic d’organes humains au Kosovo. « Les inculpations pour exercice illégal de la médecine et abus de pouvoir sont confirmées pour Lufti Dervishi, Driton Jilta, Sokol Hajdini et Ilir Rrecaj ». Initialement sept personnes avaient été inculpés dans cette affaire, mais Eulex s’était donné un délai pour prendre une décision à ce propos. La clinique Medicus à Pristina avait été fermée en 2008 après une enquête de plusieurs mois de la police. Celle-ci avait découvert que l’établissement pratiquait des transferts d’organes, une opération interdite au Kosovo. Les autorités avaient été alertées à la suite du malaise, à l’aéroport de Pristina, d’un Turc dont le rein aurait été transféré sur un Israélien. Parmi les quatre inculpés se trouvent un ancien responsable du ministère de la Santé Ilir Rrecaj qui a délivré la licence de travail à la clinique en question bien que la loi kosovare interdise les transferts d’organes et Lufti Dervishi, un urologue de renom.

Eulex, qui a examiné le dossier pendant plusieurs mois, a décidé de renvoyer au parquet les actes d’inculpations de deux autres suspects afin d’obtenir des précisions sur certains détails concernant ces deux inculpés. La Mission ne donne aucune précision sur le statut du septième suspect. Le juge d’Eulex a également rejeté « les chefs d’accusation portant sur le trafic d’êtres humains et le crime organisé », selon le communiqué. Le procureur a indiqué qu’il ferait appel sur ces points. Un des sept suspects est Yusuf Sonmez, qualifié de « Frankenstein turc » par les médias kosovars. Il avait été arrêté, puis libéré en Turquie à la mi-janvier après un interrogatoire à Istanbul. Il a exercé à la clinique Medicus. Selon les éléments de l’enquête, les victimes de ce trafic, les donateurs, se voyaient promettre environ 15.000 euros pour un de leurs organes. Les receveurs payaient jusqu’à 100.000 euros pour l’opération. Les donateurs étaient recrutés parmi les couches les plus défavorisées de la population dans différents pays d’Europe orientale et d’Asie centrale.

Il appartient à Eulex, au Kosovo, de juger les affaires les plus sensibles. Cette confirmation de l’inculpation est intervenue  plus d’un mois après l’adoption au Conseil de l’Europe (CE) d’un rapport liant le Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, et autres commandant de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) au trafic d’organes et au crime organisé pendant et après la guerre de 1998-1999 avec les forces Serbes. »Nous avons récolté des indications crédibles et convergentes qui induisent à conclure que le trafic d’organes qui a eu lieu après la fin du conflit (…) est, en fait, étroitement lié à l’affaire d’aujourd’hui concernant la clinique Medicus », avait  écrit dans ce rapport le rapporteur du Conseil de l’Europe, Dick Marty. M. Thaçi a rejeté les accusations en les qualifiant de campagne contre lui et les autres membres de la guérilla kosovare. Récemment (mi-mai) la célèbre procureur Carla del Ponte a offert ses services de témoins et la Serbie multiplie ses pressions diplomatiques sur l’UE pour que les procédures judiciaires soient menées à leur terme dans les meilleurs délais http://eupolitics.einnews.com/news/kosovo-eulex Rappel des missions de EULEX http://www.trial-ch.org/fr/ressources/tribunaux/tribunaux-hybrides/les-juges-internationaux-au-kosovo/le-programme-deulex.html

Point de presse du Président Barroso à Pristina le 20 mai  http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=SPEECH/11/360&format=HTML&aged=0&language=EN&guiLanguage=fr

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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