Sondages et sondages……du bon usage des sondages sur l’Union européenne !

Chacun a pu lire les résultats des sondages commandités par le journal le Figaro : un grand éclat médiatique leur a été donné. Par contre celui tout aussi récent commandité par le Parlement européen est resté confidentiel, personne n’en a parlé ! Est-ce parce que la musique est différente ? Le lecteur jugera sur pièces et Eulogos avait en juillet dernier répondu par avance en renvoyant à l’enquête de l’Eurobaromètre publiée en juillet  2012 et à une étude de Notre Europe : « les Européens croient ils encore à l’Europe, Analyse des études et des attentes des opinions publique depuis un quart de siècle », nuancent fortement les affirmations péremptoires du Figaro . L’état de l’opinion apparaît globalement plus ou moins  « eurofavorable » dans les Etats membres, anciens comme nouveau. En cette matière rien n’est définitivement gagné ou perdu. La démarche des sondeurs du Figaro reste un peu curieuse en invitant les citoyens à regarder dans le rétroviseur et à exprimer un avis sur un évènement ancien : ce n’est pas le meilleur des encouragements pour affronter l’avenir.

 

Les Européens à deux ans des élections européennes de 2014 (août 2012) : l’image de l’UE s’améliore :

 

Les citoyens ont une vision plus positive de l’UE, selon un dernier sondage d’Eurobaromètre publié le 6 septembre. L’opinion publique vis-à-vis de l’Union européenne s’est nettement améliorée. Une majorité de personnes interrogées considère le Parlement européen comme étant l’institution qui représente le mieux l’Union, et les élections européennes comme le meilleur moyen de faire entendre leur voix. « Les résultats sont encourageants », a déclaré le Président du PE, Martin Schulz, en commentant le sondage Eurobaromètre. « La crise économique et financière actuelle montre que nous avons besoin de solutions au niveau supranational. L’Union européenne est un projet unique dans le monde entier avec des pouvoirs législatifs qui peuvent offrir de telles solutions, là où les mesures individuelles au niveau de chaque État ne suffiraient pas », a-t-il dit, ajoutant que « les citoyens reconnaissent ce principe ».

 

L’image de l’UE s’est améliorée aux yeux d’une majorité d’Européens : 40% en ont une opinion favorable, contre 31% en novembre 2011. Une majorité de personnes interrogées considèrent que l’adhésion à l’UE est une « bonne chose » (50%; +3 points de pourcentage).

 

Bien que les personnes interrogées soient toujours divisées quant à la prise en compte ou non de leur opinion au niveau européen (54% pensent que leur voix ne compte pas dans l’UE, un pourcentage en recul de 7 points par rapport à l’année dernière, et 42% pensent au contraire que leur voix compte, soit une progression de 9 points de pourcentage), 57% des interrogés ont affirmé que le vote aux prochaines élections européennes était le meilleur moyen de faire entendre leur voix, et un quart d’entre eux est déjà au courant de la tenue des élections en 2014.

 

De façon intéressante, 54% des sondés seraient plus enclins à voter aux élections européennes si chaque parti politique européen proposait un candidat au poste de Président de la Commission européenne. Sans surprises, la création d’emplois et la lutte contre le chômage sont en tête des mesures que devrait prendre l’UE pour combattre la crise, selon 72% des personnes interrogées. Interrogés sur l’identité européenne , les Européens considèrent que les valeurs de « démocratie et de liberté »  ainsi que l’euro sont les principaux éléments de cette identité, loin devant les autres. Pour les Européens  les facteurs qui renforceraient leur sentiment de citoyenneté européenne sont avant tout un système de protection sociale européen harmonisé, la liberté d’installation dans le pays de son choix au moment de la retraite, la reconnaissance des diplômes sans nouvel examen.

 

On observe une polarisation croissante de l’opinion publique ce qui prouve à quel point l4union européenne est au centre des débats nationaux. Quelle qu’en soit la nature de plus en plus de citoyens européens ont une opinion sur l’UE. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir une opinion positive et à en avoir une meilleure connaissance. Il en va de même pour les milieux les plus aisés et les plus éduqués. Les plus jeunes sont quant à eux les plus favorables et très favorables dans leurs réponses mais leur niveau de connaissances sont en dessous de la moyenne. L’examen des résultats des zones euro et non euro confirme que sur certains thèmes de vrais clivages existent notamment sur un sujet tel que l’euro élément constitutif de l’identité européenne.

 

 

 

 

Rappel des résultats du sondage du Figaro

D’une manière générale, depuis Maastricht, l’Union européenne va plutôt « dans la mauvaise direction » pour 67 % des Français, 33 % pensant le contraire. Vingt ans après la ratification de justesse du traité européen de Maastricht, les Français voteraient dans leur majorité (64 %) contre ce texte qui prévoyait notamment l’instauration de la monnaie unique, selon un sondage IFOP dans Le Figaro lundi 17 septembre. Le traité avait été adopté en septembre 1992 à 51 % contre 49 % : il ne serait aujourd’hui soutenu que par 36 % des personnes interrogées.

D’une manière générale, depuis Maastricht, l’Union européenne va plutôt « dans la mauvaise direction », selon 67 % des sondés, 33 % pensant le contraire. L’enquête montre également une forte réticence à une intégration européenne renforcée avec une politique économique et budgétaire unique, rejetée par six Français sur dix.

 

L’EURO, « PLUTÔT UN HANDICAP » : Dix ans après le passage à l’euro, les conséquences de l’adoption de la monnaie unique sont jugées nettement négatives sur la compétitivité de l’économie française (pour 61 % contre 24 %), en termes de chômage (63 % contre 6 %) et surtout sur le niveau des prix (89 % contre 5 %). L’euro a été plutôt un handicap dans la crise économique actuelle pour 45 % des sondés, 23 % y voyant un atout et 32 % ni l’un ni l’autre. L’Union européenne n’agit pas de façon efficace pour limiter les effets de la crise pour plus des trois quarts (76 %) des personnes interrogées (contre 24 %). Une exclusion de la Grèce si elle ne parvenait pas à réduire sa dette et son déficit recueillerait l’assentiment de 65 % des sondés. En outre, une majorité écrasante (84 % contre 16 %) est hostile à une adhésion de la Turquie à l’UE. L’instauration d’un Etat unique européen n’est jugée probable que par 44 % (contre 56 %). Malgré tout, près des deux tiers (65 %) ne souhaitent pas l’abandon de l’euro et le retour au franc, contre 35 % qui y sont favorables. Une petite majorité (49 %) pense qu’il est « dans l’intérêt » de la France d’appartenir à l’UE, 27 % estimant que ce n’est pas dans son intérêt et 24 % que ce n’est ni l’un ni l’autre.

 

LES ALLEMANDS ENCORE PLUS SCEPTIQUES QUE LES FRANÇAIS :

Les Allemands sont, quant à eux, 65 % à estimer qu’ils iraient mieux personnellement si leur pays avait conservé le deutschemark plutôt que d’adopter l’euro, selon une étude de la Fondation Bertelsmann. Ils sont également une majorité (49 %) à déclarer qu’ils iraient mieux personnellement si l’Union européenne n’existait pas. L’étude qui a également été menée auprès des Polonais montre que seuls 28 % d’entre eux estiment qu’ils iraient mieux sans l’UE.

Concernant les chances sur le marché du travail, 37 % des Allemands interrogés affirment qu’elles seraient plutôt meilleures sans l’UE. Paradoxalement, quelque 69 % des Allemands estiment pourtant que l’Union européenne est un modèle pour le reste du monde.

 

      -. « En l’Europe nous ne croyons plus !…. Eulogos Nea say n° 123 http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=2526&nea=115&lang=fra&lst=0

 

      -. Eurobaromètre printemps 2012 (terrain : mai 2012, publication :juillet 2012) http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/eb/eb77/eb77_first_fr.pdf

 

     -. Les européens à deux ans des élections européennes de 2014 (synthèse analytique) http://www.europarl.europa.eu/pdf/eurobarometre/2012/election_2012/eb77_4_ee2014_synthese_analytique_fr.pdf

 

      -. Le sondage du Figaro, 20 ans après Maastricht http://www.lefigaro.fr/politique/2012/09/16/01002-20120916ARTFIG00197-vingt-ans-apres-maastricht-les-francais-doutent-toujours.php

 

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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