Italie : un fonds d’urgence supplémentaire octroyé à l’Etat italien pour faire face à l’afflux massif de migrants au large des côtes siciliennes.

Lors du week-end du 28-29 juin 2014,  l’Italie a une nouvelle fois été confrontée à l’ arrivée massive de migrants clandestins, dans un contexte  rappelant le tragique accident de Lampedusa qui a eu lieu fin 2013 au large des côtes italiennes, en mer Méditerranée. Cette pression migratoire préoccupe fortement la Commission européenne…

            L’Italie est confrontée à une pression migratoire qui s’intensifie depuis quelque années, et singulièrement ces dernières semaines malgré les efforts des dirigeants italiens dans la définition de nouvelles politiques telle que la « Mare Nostrum » pour réduire ce phénomène migratoire, conséquence des instabilités politiques dans le continent nord africain, et notamment en Syrie et en Lybie. L’Italie vient d’inaugurer sa présidence en mettant en avant la nécessité d’un « Frontex plus » au moment où la France réclame la mise en place d’un corps européen de gardes- frontières

La Commissaire chargée des affaires intérieures Cecilia Malstrom, a décidé, suite à son entretien la semaine dernière avec le ministre italien Angelo Alfano, d’attribuer des ressources supplémentaires d’un montant de 4 millions d’euros  pour permettre à l’Etat italien de mieux gérer cette recrudescence d’immigrés sur son territoire. L’accent a été placé aussi sur la lutte contre les réseaux criminels à l’origine de ces drames. La nécessité de coopérer avec les pays tiers semble également être indispensable pour prévenir ce phénomène.

 Cependant, l’Italie est montrée du doigt par les autres Etats membres de l’Union européenne du fait de sa négligence dans l’application des règles institutionnelles imposées par les traités. Une rumeur circule sur une possible procédure d’infraction lancée par la Commission européenne à l’encontre de l’Italie, au motif que l’Italie n’appliquerait pas les règles d’EURODAC ainsi que le règlement Dublin III (système permettant de déterminer l’Etat responsable d’un demandeur d’asile  basé sur les empreintes digitales). Selon cette accusation, l’Italie ne respecterait pas l’obligation d’accueillir les demandeurs d’asile qui sont entrés dans l’Union européenne par son territoire.

 A ce jour, la commissaire européenne a démenti l’existence de cette procédure d’infraction.

Il est évident que, dans le cadre de la future présidence italienne, l’Etat italien aura à charge de trouver des solutions à ce problème récurrent , qui met à mal la solidarité entre les Etats membres au devant de cette problématique migratoire. Des Etats européens par ailleurs inégalement affectés par ce problème : l’Italie fait ainsi partie des principaux pays – avec la Grèce – à bénéficier très largement du fonds asile et immigration. La politique migratoire doit concerner l’ensemble des Etats européens.

(Alison Koweth-Deemin)

 

Pour en savoir plus :

 

– Communiqué de presse de la DG HOME (EN)

– Article de presse France TV (FR)

– Un bateau avec 566 rescapés et 30 cadavres arrive en Sicile (FR)

– Italie: nouveau drame de l’immigration, 30 morts et 5.000 secourus (FR)

– Italie : une trentaine de morts sur un bateau de migrants (FR)

– L’Italie milite en faveur d’un « Frontex Plus » pour gérer l’immigration (FR)

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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