Un grand et beau projet éducatif pour l’Europe : vivre ensemble sur un pied d’égalité, dans des sociétés démocratiques et culturellement diverses. Comment jouer un rôle actif dans une société démocratique.

Y-a-t-il priorité plus grande que celle que nous propose le Conseil de l’Europe ? Axer les programmes d’enseignement sur vingt principes directeurs destinés à lutter contre la radicalisation et promouvoir des sociétés plus tolérantes plutôt que l’exclusion et la stigmatisation. C’est la proposition qui a été mise sur la table de la Conférence du Conseil de l’Europe des 11 et 12 avril dernier.

Une initiative judicieuse qui à ce jour est passée totalement inaperçu, pourtant depuis avril dernier les occasions de porter sous le feu de l’actualité cette initiative n’ont pas manqué. On a préféré multiplier des discours sécuritaires , identitaires et stigmatisants, tous plus inefficaces les uns que les autres. Parlant d’éducation, les plus lucides battent leur coulpe : « Nous avons donné trop d’importance à l’employabilité par le passé. Aujourd’hui , il faut redonner toute son importance à l’éducation, » a déclaré à l’issue de la conférence Snezama Samardzic-Markovic, directrice générale pour l’éducation au Conseil de l’Europe.

Le « projet sur les compétences pour une culture de la démocratie », développé bien avant les attentats de Paris a reçu depuis sa présentation une justification singulière. Il s’articule autour de 20 compétences considérées comme nécessaires pour jouer un rôle actif dans une société démocratique. Ces compétences sont réparties en 4 groupes :

-.valeurs (valoriser la dignité humaine et les droits humains ; valoriser la diversité culturelle, valoriser la démocratie, la justice l’équité, l’égalité et la loi) ;

-.attitudes (ouverture à la différence culturelle et aux autres croyances, visons du monde, respect, esprit civique, responsabilité, auto-efficacité, tolérance de l’incertitude );

-. compétences (apprentissage autonome, esprit critique et analytique, savoir écouter et observer, empathie, flexibilité et adaptabilité, compétences linguistiques et de communication, coopération et résolution des conflits) ;

-. Connaissances et compréhension critique (de soi, du monde ainsi que du langage et de la communication).

Le texte explique également le sens de ces différents concepts, comment définir et mesure ces compétences .Il s’adresse aux écoles ainsi qu’à l’enseignement supérieur et à l’enseignement professionnel. Il peut aussi être utilisé dans l’enseignement et l’éducation non formels ou continus ainsi que dans la formation de la police ou les programme d’intégration pour les migrants ou les réfugiés.

Les ministre de 50 pays( les 47 du Conseil de l’Europe ainsi que ceux de la Bielorussie, le Vatican et le Kazakhstan) apporte leur soutien et ont convenu de tester dans différents contextes.

Pourquoi ?

Les sociétés européennes sont confrontées à de nombreux défis :

-.taux de participation électorale en baisse ;

-. défiance croissante à l’égard des responsables politique ;

-. forte prévalence des infractions motivées par la haine, l’intolérance, les préjugés à l’égard des groupes ethniques et religieux minoritaires ;

-. soutien croissant à l’extrémisme violent.

Ces défis menacent la légitimité des institutions démocratiques et la coexistence politique au sein des pays européens. L’éducation formelle est un outil essentiel pour répondre à ces défis. Toute fois pour atteindre ces objectifs, il faut que les éducateurs comprennent parfaitement quelles compétences démocratiques doivent être acquises dans le cadre du programme d’études.

D’où ce nouveau modèle théourope,rique des compétences qui permettent aux citoyens de participer à une culture de la démocratie et de vivre ensemble dans des sociétés culturellement si diverses.

 

Mais ce n’est qu’un cadre conceptuel, théorique reconnait le Conseil de l’Europe, qui devra être mis en application par les systèmes éducatifs en préparant les élèves à devenir des citoyens tolérants et engagés. Un vaste effort de sensibilisation des opinions s’impose ; comment le mener à bien ? Là est toute la question. Il n’y a pas d’alternative ! Eulogos salue tout particulièrement cette initiative qu’il souhaite accompagner du mieux qu’il peut avec les moyens qui sont les siens. Une initiative qui rejoint son manifeste rendu public en juillet dernier et qui sera lancé à l’automne. Ce manifeste n’a pas d’autres objectifs que de porter la réplique à la propagande europhobe de tous les populismes et extrémismes .

 

 

Pour en savoir plus  : principales sources d’informations

 

     -. Conseil de l’Europe compétences pour un culture de la démocratie http://www.coe.int/t/dg4/education/Source/competences/competences-for-democratic-culture_fr.pdfhttp://www.coe.int/t/dg4/education/competences_en.asp

 -. Compétences pour une culture démocratique http://www.coe.int/t/dg4/education/competences_en.asp

     -. Facts sheets http://www.coe.int/t/dg4/education/Source/MED25/Factsheet-ConfMinEdu-Med25-Brussels2016_en.pdf

     -. Déclaration finale de la conférence du 16 avril 2016 http://www.coe.int/t/dg4/education/Source/MED25/MED_25_Final-Declaration_en.pdf

     -. Questions et réponses http://www.coe.int/t/dg4/education/competences/CDCID_FAQ_en.asp

     -. Executive summary http://www.coe.int/t/dg4/education/Source/competences/competences-for-democratic-culture_en.pdf

     -. Liens utiles http://www.coe.int/t/dg4/education/competences/CDCID_Useful_links.asp

 

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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