You are currently viewing Investir dans la jeunesse : avec le récent débat en plénière du Parlement européen , le corps européen de solidarité est-il réellement lancé ?

Investir dans la jeunesse : avec le récent débat en plénière du Parlement européen , le corps européen de solidarité est-il réellement lancé ?

Lors de la dernière campagne pour l’élection des députés européens et du futur président de la Commission, Jean-Claude Juncker avait placé dans ses toutes premières priorités l’action en faveur des jeunes « investir dans la jeunesse ».

Le corps européen de solidarité a été lancé par la Commission le 16 décembre 2016. Il offre à des gens âgés de 18 à 30 ans de nouvelles possibilités de participer à tout un éventail d’activités de solidarité en réponse à des situations difficiles dans l’ensemble de l’Europe. Il permettra d’acquérir expériences et compétences. C’est aussi un outil très appréciable pour promouvoir et renforcer la solidarité, l’une des valeurs fondamentales de l’UE. Chacun aura donc à cœur de favoriser la réussite de ce beau projet et de réconcilier ainsi l’opinion publique avec l’Europe.

 

Dans sa démarche la Commission européenne a adopté une approche progressive, s’appuyant dans un premier temps sur les programmes et instruments existants, tout en élaborant sa proposition pour un instrument juridique autonome qui devrait être adopté au cours de la première moitié de 2017. C’est pour préparer sa proposition législative que la Commission a organisé une consultation publique, assortie de consultations ciblées sur les principaux acteurs du domaine : jeunes, enseignants, animateurs sociaux éducatifs, organisations non gouvernementales, employeurs… La consultation a pris fin le 30 avril prochain.

 

Avec la résolution récente du 6 avril du Parlement européen, un pas en avant important a été fait, une pierre angulaire du corps européen a été posée. Le message adressé à la Commission européenne par les parlementaires est clair, concis: il plaide pour une distinction aussi  explicite que possible, entre les activités de bénévolat authentiques et les offres réelles d’emploi afin d’éviter les abus ou les concurrences illégales; il plaide aussi pour un budget propre. Pour cette nouvelle initiative qui vise à créer 100 000 postes de bénévoles et emplois rémunérés, les députés ont estimé qu’on a besoin à la fois d’une législation spécifique et d’un budget dédiés à cette activité. Son financement ne devrait en aucun cas se faire au détriment d’Erasmus+ ou d’autres programmes de l’UE. Sur ce plan des propositions engageantes sont attendues de la part de la Commission.

« Le corps européen de solidarité a besoin d’argent frais (…) et il ne devrait pas être financé au détriment des programmes existants» a déclaré Petra Kammertevert (S & De), présidente de la commission de la culture et de l’éducation lors du débat mené avec le commissaire Navracsics en plénière. « Nous avons également à veiller à ce que les emplois réguliers ne soient pas remplacés par des sources de travail peu coûteuses».

 

Les députés demandent à la Commission européenne de tenir compte du fort intérêt suscité par l’annonce de ce Corps européen de solidarité, plusieurs dizaines de milliers de jeunes se sont inscrits depuis le lancement du nouveau en décembre site internet ce qui comme toute bureaucratie excessive créerait des désillusions et des frustrations catastrophiques auprès des jeunes qui postulent.

 

Les députés ont également demandé d’apporter la preuve que l’initiative du Corps européen de solidarité renforce et non duplique les programmes de bénévolat existants et également la preuve comment les compétences formelles et informelles seront reconnues. Les garde-fous contre toute dérive ont été solidement mis en place par le Parlement européen, du moins peut-on le souhaiter.

 

Le prochain rendez-vous, après le dépôt de la proposition de la Commission qui est imminente, est en fin d’année pour un premier bilan. Il faut souligner une nouvelle fois alors que quatre mois se sont écoulés depuis que le corps européen a été lancé, la possibilité existe déjà de s’y inscrire  et les jeunes européens intéressés , les organisations accréditées peuvent désormais utiliser la base de données.

 

HPL

 

Sources:

 

– Résolution du Parlement européen du 6 avril (FR) http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P8-TA-2017-0130+0+DOC+XML+V0//FR&language=FR (EN) http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P8-TA-2017-0130+0+DOC+XML+V0//EN

– Communiqué de presse http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-469_fr.htm

 – Mémo : questions et réponses  (FR) http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-469_en.htmMémo : questions et réponses ;(EN) http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-164_en.htm

– Fiche d’information : Corps européen de solidarité ; Foire aux questions

– Fiche d’information :Corps européen de solidarité, comment participer en tant qu’organisation

 – Page d’inscription pour le corps européen de solidarité

 – Consultation sur le corps européen de solidarité (FR) http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-164_fr.htm

– Page facebook du corps européen de solidarité

– Communiqué de presse : investir dans la jeunesse de l’Europe

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

Laisser un commentaire