GROUPE des SAGES : » l’UE à la croisée des chemins », un rapport sans concession . Mais où sont les remèdes ? 2010 année décisive !

 

Le Groupe des sages sur l’avenir de l’Europe appelle les leaders politiques à « changer le ton » de leurs discours et à s’assurer du soutien des citoyens dans les réformes à mener.

Ils affirment également que l’UE peut être le moteur du changement dans le monde plutôt qu’un témoin passif. Ils énumèrent les choix qui doivent être faits aujourd’hui, car selon eux, ils affecteront la capacité de l’UE à agir en 2030.

 

Renforcer la gouvernance économique arrive en tête des rubriques. « Nous avons besoin : d’inclure dans les critères de convergence de l’Union des mesures pour corriger les pertes de compétitivité ; d’adopter des instruments permettant d’assurer la stabilité monétaire, de réformer le fonctionnement et la surveillance des institutions financières en amont du G20 », détaille le texte. Le Groupe des sages plaide également en faveur d’une économie de marché sociale et compétitive œuvrant pour la cohésion sociale et l’environnement. Cela requiert selon le Groupe des sages une réforme ambitieuse et un système de mesures incitatives, s’appuyant sur la stratégie Europe 2020. Le Groupe des Sages met l’accent sur le besoin de l’Union de mettre en œuvre une politique énergétique commune. La nécessité d’engager une discussion sérieuse sur la sécurité du nucléaire civil a aussi été soulignée.

 

Le groupe a également appelé l’Union européenne à jouer un rôle plus affirmé dans le monde. Coupant court aux débats sur l’élargissement, le résumé du rapport développe l’idée que le bien-être et la sécurité des européens sont liés à une relation privilégiée avec leurs voisins.

 

Cependant, aucuns de ces objectifs affichés ne peut être atteints sans le renforcement des liens qui lient l’Union européenne à ses citoyens, ont écrit les auteurs du rapport.

 

Faisant écho aux récents appels de la Commission européenne destinés à régler les difficultés quotidiennes des citoyens européens, le Groupe des sages a mis l’accent sur les droits sociaux, civils, et familiaux, qui devraient être respectés dans l’ensemble de l’Union où les citoyens jouissent d’une liberté de circulation. Les sages se sont aussi mobilisés en faveur d’une meilleure coopération entre les différents échelons du pouvoir (national, régional et local) et sur une véritable participation de la société civile dans la vie politique.  

 

 

 

• 2010, l’année décisive

 

La crise financière n’est que la dernière d’une série qui ébranle nos convictions. Les vingt années passées nous ont perturbés. Les vingt années qui suivent seront encore plus dérangeantes. (…) 2010 peut marquer le début d’une phase nouvelle : l’Europe réussira-t-elle encore à donner le ton dans le demi-siècle qui vient ? Ou bien ses États vont-ils sombrer dans la marginalisation et finir telle une insignifiante péninsule du continent asiatique ?

 

• Identité européenne

 

Jusqu’ici, les gouvernements nationaux ont échoué dans la mobilisation des citoyens européens, mesure essentielle de l’ambition et de la légitimité de l’UE. Si ces gouvernements persistent à considérer l’UE et ses pouvoirs comme des institutions étrangères, voire adverses, il y a peu d’espoir que l’Europe réussisse à susciter l’assentiment et l’identification dont elle a besoin pour son succès.

 

• Marché et modèle social

 

L’essor du marché unique reste freiné par une double tendance : la réticence de certains États à en appliquer les règles de bonne conduite (…) et la compétition individuelle lancée par d’autres sur les baisses d’impôts. Non contrôlées, ces tendances risquent d’aboutir au nationalisme économique (…) ou au nivellement des protections sociales par le bas.

 

• Savoir

 

L’Europe est à la traîne dans la course au savoir. En 2030, l’Asie s’imposera à l’avant-garde du progrès scientifique et technologique (…). L’Europe est en retard dans l’éducation supérieure, avec seulement 27 des 100 meilleures universités au monde, contre 57 aux États-Unis. Elle compte trop d’universités de deuxième rang (…). Le système doit rompre avec le clientélisme et s’ouvrir à l’entreprise, à l’Europe et au reste du monde.

 

• Recherche

 

Malgré tous les discours, l’investissement de l’UE reste collé à 1,8 % du PNB. Le besoin est estimé à 5 %. L’effort devrait bénéficier aux petites et moyennes entreprises qui représentent 50 % du PNB européen mais ne recueillent que 15 % des programmes de recherche et développement.

 

• Climat

 

L’Europe peut exercer un rôle d’entraînement moral et politique sur le climat. Mais il faut le faire sans perdre de vue les dividendes économiques et commerciaux. L’Europe doit agir vite, avant que les autres lui passent devant. Les États-Unis investissent déjà des ressources considérables dans ce domaine, sous forme de capital-risque.

 

• Vieillissement

 

L’Europe combine les extrêmes d’une très grande espérance de vie et d’une très faible fécondité. Dans les quarante prochaines années, elle risque de faire face à un ratio de 4 personnes au travail pour 3 en retraite. Hors migrations, la population active de l’UE baissera de 68 millions de personnes d’ici à 2050. (…) L’Europe a besoin d’une approche dynamique de l’immigration.

 

• Sécurité et défense

 

Dans la lutte contre le terrorisme, l’Europe reste gênée par la résistance des États à partager le renseignement et à coordonner leur action sur ce qu’ils considèrent comme un domaine national sensible. (…) Militairement, l’UE compte 1,8 million d’hommes en armes, soit 500.000 de plus que les États-Unis. Mais elle est incapable de déployer une force d’intervention extérieure de 60.000 hommes. En fait, 70 % des forces terrestres européennes sont inaptes à opérer sur des théâtres étrangers.

 

• Influence

 

L’Europe doit se doter de toute urgence d’un «concept stratégique» qui intègre ses politiques étrangère, militaire et commerciale aux volets extérieurs de sa politique économique (monétaire, énergie, transports, etc.). Seule cette intégration permettra de faire de l’aide consentie par l’UE au reste du monde – de loin la plus importante – l’outil véritable d’une politique d’influence.

 

Texte intégral du rapport  « Projet pour l’Europe à l’horizon 2030 »

 

FR http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cmsUpload/Reflection_FR_web.pdf

  EN http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cmsUpload/Reflection_EN_web.pdf

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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