Système d’Information Schengen (SIS II): le bout du tunnel ?

La Commission européenne a tenu à rassurer en communicant un nouveau calendrier et  un budget estimatif. Des explications enfin claires mais précautionneuses à la veille d’un Conseil des ministres. Mais au total rien de neuf par rapport aux informations données par Nea Say N° 87.

La Commission européenne prévoit que le Système d’information de seconde génération deviendra opérationnel d’ici le  31 août 2013, soit un an et demi de retard sur le dernier calendrier annoncé. Rappelons que la base juridique fondant l’opération SIS II date de 2006 et le cahier des charges a été long et difficile à établir en raison des divergences et fluctuations des demandes des 27 pays. La Commission a tenu à réaffirmer qu’il n’y avait pas de problèmes politiques (seulement trois pays opposants dont la France)pour expliquer  les retards mais uniquement des éléments techniques et aussi, a-t-elle reconnu, des problèmes de gouvernance.

Le succès des derniers tests permet désormais d’établir une nouvelle feuille de route et à titre indicatif un budget.

Le nouveau calendrier estimatif tient compte de nouvelles spécifications nécessaires à la concrétisation finale du projet. Les coûts de SIS II sont évalués pour l’instant à  55 millions d’euro, soit une enveloppe supplémentaire de 28 millions, le montant final devant être finalisé lors des négociations avec la firme sous-traitante HP-STERIA. Le calendrier et le budget seront présentés au Conseil du 3 juin  à Luxembourg, aux ministres de l’intérieur. Une confirmation devra cependant intervenir au Conseil du mois d’octobre prochain. Le second des deux tests prévus (Milestone 2) ne devrait intervenir qu’au printemps 2à&é. Ce test sera mené sur une base grandeur réelle et portera sur 100 millions de signalements pour un chiffre réel de 70 millions de signalements. Rappelons qu’à l’origine c’est 22 millions qui avaient été retenus pour lancer le projet, donc au départ une assez grave sous-estimation à quoi s’est ajoutée une appréciation des fonctionnalités erronée : par exemple impossibilité d’échanger des fichiers en PDF. En cas d’échec un plan B de rechange (« SIS 1+RE ») est prévu mais pas encore négocié, sont coût serait de 49 millions d’euros. Les données biométriques seront prises en considération sur le plan opérationnel dans un deuxième temps.

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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