La loi sur la Burqa est adoptée et maintenant ?Comment va-t-elle être appliquée. Les passions vont-elle s’éteindre ? Appel à respecter la loi par le Conseil français du culte musulman (CFCM)

Dans les numéros 92 et 93 de Nea Say  il a été indiqué quel est le contexte général de son adoption et aussi les difficultés pratiques de sa mise en œuvre, c’est-à-dire comment les sanctions seront appliquées ? Pendant une période assez longue, c’est la prévention, la dissuasion, la pédagogie qui l’emportent sur les sanctions (amendes etc.) mais après ? Les esprits vont-ils se calmer ? Les premiers mois seront cruciaux : que les actes de provocation de tous ordres se fassent rare et le port de la Burqa connaîtra le sort du port du voile à l’école, aucun incident n’est signalé à ce jour au niveau national. La prise de position de la communauté musulmane ne peut qu’y contribuer : les responsables de la communauté musulmane de France ont appelé, jeudi 23 septembre, au respect de la loi interdisant le port du voile intégral, tout en souhaitant que son application ne soit pas une source de stigmatisation supplémentaire.

Nicolas Sarkozy a reçu à l’Elysée les principaux représentants de l’Islam de France dix jours après l’adoption définitive par le Parlement de cette loi (cf.Nea Say). « Pour nous, en tant que citoyens responsables, le temps du débat est passé, la loi est votée », a dit Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a appelé « bien sûr les musulmans de France à respecter la loi ». « Nous ferons tout le travail de pédagogie nécessaire pour permettre à ces femmes qui portent le voile intégral de se conformer à la loi tout en veillant à ce que, en termes d’application, cette loi ne stigmatise pas les citoyens de confession musulmane », a-t-il encore dit.

Lors des débats de l’automne dernier sur l’opportunité d’interdire ou non le port du voile intégral, le CFCM avait dit son opposition à une loi tout en assurant qu’il travaillerait pour faire reculer cette pratique en France. Reçu fin décembre à l’Elysée, Mohammed Moussaoui avait aussi déploré les « dérapages » du débat alors en cours sur l’identité nationale, y voyant une source « d’incompréhension et d’inquiétude chez les musulmans de France ». Il se félicite aujourd’hui  de la signature en juin avec le ministère de l’Intérieur d’une convention cadre sur le suivi des actes anti-musulmans. Evoquant les menaces d’attentats contre la France, il a indiqué que le CFCM avait « réaffirmé sa condamnation ferme et sans appel de tous les actes qui peuvent viser nos compatriotes et notre pays, de surcroît lorsqu’ils sont commis par des personnes qui se réclament de la religion musulmane. »

Mohammed Moussaoui a souhaité que les auteurs de ces menaces ou de ces attentats ne soient plus présentés comme islamistes, car « les musulmans de France se sentent souvent très froissés » par l’utilisation du terme. « Il faut supprimer du langage courant le terme islamiste pour désigner des terroristes. Nous préférons ‘terroristes’ et ‘criminels’, nous n’acceptons pas que le terme islam, la religion islam, soient associés à des actes de terrorisme ».

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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