Les mauvaises nouvelles continuent et embarrassent le président américain plaide pour que certains prisonniers du camp de détention ouvert après les attentats du 11-Septembre par son prédécesseur George Bush soient jugés au civil, alors que les républicains estiment qu’ils devraient tous comparaître devant des tribunaux militaires. Contrairement aux promesses du président, le camp n’est toujours pas fermé et n’est pas prêt de l’être. Un camp dénoncé par les défenseurs des droits de l’homme comme une zone de non-droit abritant des détenus sans statut juridique clair et sans moyens de se défendre. Mais sa promesse s’est heurtée aux résistances de ceux qui ne veulent pas de ces détenus sur le sol américain.
Aujourd’hui, il s’agit de Ahmed Khalfan Ghailani, est âgé de 36 ans. C’est un détenu tanzanien accusé de complot dans les attentats de 1998 contre les ambassades des Etats-Unis en Tanzanie et au Kenya, qui ont fait 224 morts. Il risque la réclusion à perpétuité. Cent soixante-quatre individus soupçonnés de terrorisme, dont le cerveau présumé du 11-Septembre Khalid Sheikh Mohammed, sont détenus sur la base navale américaine de Guantanamo, située à la pointe orientale de Cuba.
Les procureurs voulaient entendre le témoignage d’un autre Tanzanien, Hussein Abebe, qui aurait déclaré à des agents du FBI avoir vendu à Ghailani des explosifs utilisés dans les attentats. Mais le juge de district Lewis Kaplan a rejeté son témoignage en expliquant que la constitution américaine interdisait des témoignages sous la contrainte dans des juridictions civiles.
L’accusation a promis de ne pas s’appuyer sur les déclarations de Ghailani lorsqu’il était aux mains de la CIA, après son arrestation en juillet 2004 au Pakistan, reconnaissant qu’elles avaient été probablement « contraintes ». Mais le juge Kaplan a souligné que le gouvernement avait identifié et localisé Hussein Abebe grâce à ces déclarations. Le procès a été reporté à mardi pour donner aux procureurs le temps d’étudier le jugement et d’éventuellement faire appel. Peter Quijano, l’un des avocats de Ghailani, a salué une « grande victoire » dans cette décision. « Cette affaire sera jugée uniquement sur des éléments obtenus légalement. Pas sous la contrainte, pas sous la torture », a-t-il dit.
Le ministre de la Justice Eric Holder a refusé de tirer des conclusions hâtives. « Il est trop tôt pour dire que l’affaire Ghailani ne sera pas couronnée de succès », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Washington. « Nous entendons poursuivre ce procès. Nous allons étudier la décision que le juge nous a remise et nous déciderons de notre manière de réagir. »