Kossovo : une MAFIA au cœur de l’Europe, le trafic d’organes ! Qu’on pense le Parlement Européen ?

Il y a quelques années et à la suite de Conseil de l’Europe, le Parlement européen n’a pas hésité à créer une commission d’enquête et à voter une résolution sévère concernant les vols secrets de la CIA et leurs prisons secrètes elles aussi. Pourquoi ne le ferait-il-pas pour les trafics d’organes au Kosovo? Or cette fois-ci, à nouveau, c’est l’Assemblée parlementaire du Conseil du l’Europe qui demande des enquêtes internationales sur les trafics d’organes au Kossovo.

Dans le monde capitaliste, tout s’achète et tout se vend. Un projet de rapport au Conseil de l’Europe dénonce l’exécution sommaire de prisonniers serbes par les milices du Kosovo entre 1999 et 2000 afin de prélever certains de leurs organes et de les vendre à des cliniques privées étrangères.

Ces faits se seraient produits après l’expulsion de l’armée serbe du Kossovo et le déploiement des troupes de l’ONU au Kosovo. Le rapport fait suite à un livre publié par l’ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, Carla del Ponte, livre paru en  2008. Le rapport met en cause l’actuel Premier ministre du Kossovo, Hashim Thaçi.

Les commentaires de la presse laissent encore, pour l’instant bien, des zones d’ombres. Ils parlent très peu des acheteurs et des endroits où se sont effectuées ces opérations. Les prix évoqués sont par exemple de l’ordre de 50 000 euros pour un rein. Ce sont clairement des individus riches et sans scrupules qui se payent ainsi les organes de ceux qu’on assassine.

Cette révélation intervient au moment où le Kossovo célèbre les trois ans de sa déclaration d’indépendance, où le Conseil de Sécurité des Nations unies examine le rapport trimestriel sur la situation dans le pays. Les débats ont été dominés par le rapport de Dick Marty parlementaire du Conseil de l’Europe sur le trafic d’organes. Le chef de la diplomatie serbe, Vuk Jeremić, a réclamé la création d’un tribunal ad hoc, placé sous l’autorité directe du Conseil de sécurité. “Au Kossovo tout le monde est au courant de ce qui s’est passé et de ce qui se passe encore, mais les gens n’en parlent pas, sinon en privé», assure Dick Marty, enquêteur pour le Conseil de l’Europe. Et a-t-il ajouté, le chef du gouvernement du Kosovo a conduit le trafic d’organes  » …

Le Premier ministre du Kossovo. Hashim Thaçi, a été le patron d’un véritable racket qui a commencé ses activités criminelles au cours de la guerre du Kosovo, a continué dans la décennie qui a suivi. Il était, poursuit le rapport, le chef de la mafia albanaise et plus particulièrement d’un groupe de responsables des trafics d’armes, de drogues et d’organes humains en Europe de l’Est. Telles sont les conclusions du rapport après deux ans d’enquête, et il cite parmi ses sources, le FBI et d’autres agences de renseignement : tous ont écrit que Thaci a exercé un «contrôle direct et violent  » au cours de la dernière décennie, sur le commerce de l’héroïne. Les hommes de son entourage ont été accusés d’enlèvements d’hommes et de femmes à la frontière de la Serbie avec l’Albanie pour les tuer et leur prélever leurs reins, pour les vendre au marché noir.

 Dick Marty rapporte que les séparatistes kossovars de l’UCK ont dirigé  à la fin des années 1990 , le trafic d’organes contre des prisonniers serbes. Selon Marty, le commerce est contrôlé par une formation spécialisée de l’UCK, le  « Groupe Drenica», dirigée par le Premier ministre du Kosovo, Hashim Thaci. Et il y aurait beaucoup d’indications selon lesquelle les organes des prisonniers ont été pris à partir d’une clinique dans le territoire albanais près Fushe-Kruje (20 km au nord de Tirana).Dick Marty explique que ce rapport, ne doit pas être compris comme quelque chose hostile contre la communauté kossovare, ou contre la communauté albanophone.

En 2002 ou 2003, le TPY avait une mission à Burrel ( Albanie) et dans ce cadre, il a recueilli un certain nombre de preuves techniques, comme des traces de sang, des médicaments, etc., et il n’y a eu aucune suite donnée à cette visite effectué sur les lieux mêmes. Il a répété qu’en lisant attentivement son rapport, il n’y aucune implication directe de M.Thaçi avec le trafic d’organes. Mais il y a des noms précis sur le trafic d’organes, mais pas celui de M.Thaçi. Ce que l’on dit, c’est que ces personnes font partie de l’entourage de M.Thaçi. Il faut savoir que M.Thaçi a  quand même détenu des responsabilités importantes au sein de l’UÇK et au sein de ce groupe identifié dans le rapport.

En effet c’est la deuxième fois qu’un rapport du sénateur Marty provoque un scandale en Europe. Il avait révélé l’existence de prisons secrètes de la CIA sur le Vieux Continent. Cette fois, Marty, après une enquête de deux ans, a déclaré publiquement que Thaci a été le leader d’une organisation criminelle responsable de trafics en tous genres, et surtout responsable de l’assassinat de Serbes pendant la guerre de 1999. Les Serbes qui ont été capturés par l’Armée de libération du Kosovo (UCK), dont M. Thaci a été le dirigeant politique, avait en fait eu lieu dans six sites différents situés dans le nord de l’Albanie où ils ont été torturés, assassinés et coupés en morceaux. Leurs corps ont ensuite été vendus dans toute l’Europe. Selon le rapport du sénateur, le prélèvement illégal d’organes a continué , sous une forme ou une autre  jusqu’à aujourd’hui, impliquant mille cinq cents victimes, comme en témoignent les enquêtes de EULEX portant sur la clinique Medicus à Pristina. Le trafic d’organes a atteint son apogée en 1999-2000. Sur le marché noir, un rein peut atteindre une valeur maximale de 100.000 €. Une entreprise fructueuse qu’il est difficile d’abandonner.

Après la publication des faits par le Conseil de l’Europe et après l’acte d’accusation pour l’implication de l’Albanie, le Premier ministre albanais, Sali Berisha, a accusé le sénateur suisse Dick Marty de «partialité», suggérant même qu’il serait «un parfait avocat pour la cause de la Grande Serbie». Toutefois, le gouvernement albanais a offert son aide à Eulex et au Tribunal pénal international de la Haye, si ces derniers se décident à mener une enquête approfondie sur les accusations de trafic d’organes au Kosovo et en Albanie. Il a chargé le ministre de la Justice d’Albanie d’envoyer une lettre au TPI de la Haye où, tout en soulignant que le mandat de cette instance internationale ne concerne que l’ancienne Yougoslavie, il affirme que l’Albanie autorisera l’enquête dans son territoire.

«Dick Marty doit produire des preuves pour les autorités d’Eulex, toutes les preuves dont il dispose. À défaut, il se rendrait coupable de graves abus à l’égard des Albanais», a affirmé Sali Berisha.

Mise en cause dans cette affaire c’est bien la Serbie qui la première à commencé les investigations pour éclaircir l’affaire des Serbes kossovars qui avaient été enlevés en 1999 par l’UÇK et transférés au nord de l’Albanie,où leurs organes auraient été prélevés et vendus en Occident. Le TPI, la Kfor et la Minuk avaient été sollicités sur cette affaire, mais n’avaient pas collaboré pleinement. L’affaire est désormais prise en main par le Tribunal du district de Belgrade, et s’annonce délicate, surtout depuis que l’enquête du Conseil de l’Europe a été rendu publique le 10 janvier  dernier.

Il semble aussi que l’ONU a toujours été au courant des faits et c’est pour cela que dans le trafic d’organes au Kosovo, l’ONU est également accusée.

Nouvellement réélu, le Premier ministre du Kosovo, Hashim Thaci reste  accusé par le Conseil de l’Europe et les  charges sont lourdes : le nom du premier ministre est cité à 27 reprises. Le scandale a également torché l’ONU, au courant des faits, mais n’a rien fait pour empêcher l’organisation de Thaci être poursuivie.

L’organisation de Thaci avait déjà été reconnu comme un criminel à la fin des années 90, non seulement par les autorités serbes, mais aussi le Département d ‘État américain. Il s’agit du point le plus sensible du rapport : il indique que «les acteurs internationaux ont choisi de ne pas regarder de trop près les crimes de guerre de l’UCK, lui offrant plutôt une récompense pour avoir maintenu un minimum de stabilité à court terme. Marty en s’expriment de cette manière a ainsi  également accusé la communauté internationale d’avoir délibérément choisi d’ignorer les crimes de guerre commis par l’armée de libération du Kosovo.

Le dossier des trafics d’organes ne peut pas rester sans suite!

Denisa Mucaj (Univ degli studi di Firenze)

Pour savoir en plus..

Nouvelles publiées à partir de février 2003

http://www.coe.int/NewsSearch/Default.asp?KW=dick+marty&inD=&outD=&lmLangue=5&Submit=Cerca

http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-12309869  « trafic d’organes» de l’UE au Kosovo . allégations . News Europe:BBC News (EN)

http://www.rfi.fr/europe/20101215-le-conseil-europe-accuse-kosovars-uck

http://www.dirittodicritica.com/2010/12/21/traffico-di-organi-onu-kosovo/  l’ONU également accusée  (IT)

 Résolution adoptée par l’Assemblée parlementaire (APCE)

http://assembly.coe.int/ASP/NewsManager/FMB_NewsmanagerView.asp?ID=6268

Vidéo de la conférence de presse de M. Marty  http://assembly.coe.int/Mainf.asp?link=/Documents/Records/2011/F/1101251000F.htm

Compte rendu des débats  et votes

http://assembly.coe.int/ASP/Votes/DBVotesResults_FR.asp?VoteID=33716&DocID=13281&SessionID=338

Rapport de Dick Marty : http://assembly.coe.int/Mainf.asp?link=/Documents/WorkingDocs/Doc11/FDOC12462.htm

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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