Mise à jour. Enfin les Nations Unies réparent une injustice criante à l’égard de l’Union européenne. Injuste et intenable à la longue.

L’Assemblée générale de l’Onu a révisé mardi dernier, 3 mai,le statut de l’Union européenne, ce qui lui permettra jouer un rôle plus visible au sein de l’organisation internationale. La résolution qui accorde à l’UE un statut équivalent à celui du Vatican ou de l’Autorité palestinienne a été adoptée par 180 voix pour et deux abstentions, celles de la Syrie et du Zimbabwe. Dix des 192 Etats membres n’ont pas pris part au vote. L’initiative, n’est pas essentiellement symbolique et répond aux réformes adoptées en 2007 avec le traité de Lisbonne, qui a regroupé les instruments de politique extérieure de l’Union.

Ses représentants permanents pourront désormais s’adresser directement à l’Assemblée générale. Ce rôle était jusqu’ici dévolu à ceux des Etats qui exercent la présidence tournante de l’UE. Le nouveau statut, que l’UE avait déjà tenté d’obtenir en septembre 2010, lui permettra en outre de figurer plus haut sur la liste des intervenants lors de l’Assemblée général annuelle.

Les petits pays ont fait de la résistance, mais ce n’est que justice : l’UE et ses Etats membres sont les premiers contributeurs au budget des Nations Unies, premier donneur d’aides au développement, premier fournisseur d’assistance humanitaire.

L’Assemblée générale de l’ONU en décidant  d’accorder le statut d’observateur à l’Union européenne, crée ainsi une nouvelle catégorie de membres non étatiques des Nations Unies. Selon les termes du texte, l’Assemblée générale décide « d’adopter les modalités » pour la participation des représentants de l’Union européenne, « en qualité d’observatrice », à ses sessions et travaux et à ceux de ses commissions et groupes de travail, aux réunions et conférences internationales organisées sous son égide, ainsi qu’aux conférences des Nations Unies. Dans ce texte, l’Assemblée générale réaffirme qu’elle est un organe intergouvernemental dont le statut de membre à part entière est limité aux États Membres de l’Organisation des Nations Unies.

L’annexe du dispositif du texte précise que l’Union européenne peut être inscrite sur la liste des orateurs prenant part aux travaux de l’Assemblée, avec les représentants des grands groupes, pour faire des interventions, et qu’elle peut participer au débat général de l’Assemblée générale selon le précédent établi pour les observateurs. Elle peut également exercer un droit de réponse au sujet de positions de l’Union européenne, suivant les décisions du président de séance. Ce droit de réponse est limité à une seule intervention par question débattue.

En tant qu’observatrice, l’Union européenne n’a, en revanche, ni le droit de vote, ni celui de présenter des candidats. Elle ne peut pas non plus se porter co-auteure de résolutions ou de décisions, ni présenter de motion d’ordre. « Le but de la résolution adoptée aujourd’hui est de fournir un cadre plus ordonné à la participation des membres de l’Union européenne aux travaux de l’ONU », a expliqué le représentant de la Hongrie, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne, en présentant cette résolution. Il a également indiqué qu’elle ouvrait la voie à la possibilité de voir d’autres organisations régionales bénéficier du statut ainsi reconnu à l’Union européenne. Avant l’adoption de ce texte, l’Assemblée générale a rejeté par 142 voix et 20 abstentions un projet d’amendement présenté par le Zimbabwe qui remettait en cause le droit de réponse accordé à l’Union européenne. Les délégations de Cuba, de l’Iran, du Nicaragua, de la Syrie, du Venezuela et du Zimbabwe ont voté en faveur de cette proposition.

Texte de la résolution http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/65/L.64/Rev.1&referer=http://www.un.org/Docs/journal/Fr/latestf.pdf&Lang=F

Communiqué de presse des Nations Unies (FR) http://www.un.org/News/fr-press/docs/2011/AG11079.doc.htm

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

Laisser un commentaire