Prisons secrètes de la CIA enfin reconnues

C’est un secret de polichinelle que les lecteurs de Nea say connaissent (avec d’autres) depuis longtemps, depuis les enquêtes du Conseil de l’Europe et du Parlement européen (rapports  de Dick Marty pour l’un et Claudio Fava pour l’autre). Un bâtiment du nord-ouest de Bucarest a été utilisé pour procéder à des interrogatoires de suspects, notamment dans le cadre de l’après-11-Septembre, rapporte des médias allemands et américains qui ont pu le visiter. L’existence de ce centre de détention, au nom de code «Bright Light», aurait pu être couverte par les autorités roumaines.La Polognea également était impliquée.

 

Six cellules préfabriquées disposant d’une horloge et d’une flèche pointant versla Mecque, décrivent les reporters d’AP. Le lieu, utilisé jusqu’en 2006 parla CIA, était un bâtiment public de l’Orniss (Office du registre national pour les informations secrètes d’Etat), organisme roumain chargé de délivrer des autorisations pour avoir accès à des informations classées confidentielles. A la suite de ces révélations, un communiqué de l’Orniss a démenti une telle utilisation de ses locaux. Selon certains anciens employés dela CIA, parlant sous le couvert de l’anonymat, les détenus, au cours de leur premier mois de détention, ont pu manquer de sommeil et de nourriture et ont été soumis à certaines «techniques d’interrogatoire améliorées» popularisées par le gouvernement Bush Jr. Ils ont toutefois précisé que les détenus interrogés n’ont pas subi la torture par l’eau consistant en une simulation de noyade (waterboarding) . Selon le journal allemand Sueddeutsche Zeitung et la chaîne télévisée allemande ARD, Khaled Sheikh Mohammed, qui a revendiqué avoir été celui qui a donné l’idée du 11-Septembre à Ben Laden en 1999, y a été interrogé après avoir été capturé en 2003 au Pakistan. L’organisateur présumé d’attaques d’al-Qaida contre le navire USS Cole en 2000 et le pétrolier français Limburg en 2002, Abd al-Rahim al-Nashiri, l’aurait également été.

 

Cela fait plusieurs années que des médias ou des ONG dénoncent l’existence de centres de détention secrète dela CIAen Roumanie ou en Pologne, mais l’exacte localisation n’avait jamais été confirmée. Pour la plupart, ces centres avaient été fermés en 2006 et une partie de détenus avait été transférée à Guantanamo, qu’Obama avait promis de fermer lors de la campagne présidentielle de 2008. «Il y a eu des années de dénis officiels», dénonce aujourd’hui Dick Marty, un homme politique suisse qui avait rédigé un rapport sur les prisons secrètes dela CIApour le Conseil de l’Europe.

 

Au moment où le rapport avait été remis, le ministre roumain des Affaires étrangères avait assuré au Conseil de l’Europe que «de telles activités n’ont jamais eu lieu sur le territoire roumain». Pour Dick Marty, l’installation de ces bases secrètes dela CIArésultait d’un accord secret conclu entre les Etats-Unis et ses alliés de l’Otan en Europe de l’Est en octobre 2001. En 2006, le président George W. Bush avait admis que des terroristes suspectés avaient été détenus dans des prisons dela CIAen dehors des Etats-Unis, mais n’avait pas révélé où.

 

Un peu plus de lumière, mais pas toute la lumière sur cette période sombre sur laquelle toute la lumière n’a pas été faite, notamment concernant les complicités occidentales.

 

Dossier de Nea say sur les vols secrets et les prisons secrètes de la CIA http://www.eu-logos.org/eu-logos-nea-recherche.php?q=prisons+cia&Submit=%3E

 

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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