Bruxelles, Levant, Palestine, Jordanie …allers et retours

Ces allers et retours sont nombreux, de plus en plus nombreux, quasi hebdomadaires, depuis l a déclaration de Venise des européens du 13 juin 1980 (il y a donc 36 ans) et toujours sans aucun résultat, et sans la moindre perspective réelle. Mais ce que nous visons, ces moins la matérialité de ces voyages que les liens de causalité des évènements surgissant à Bruxelles ou au Proche-Orient : ces liens entre les attentats de Bruxelles et un chaos grandissant au Proche-Orient que plus personne ne pourra contrôler, et l’occupation par Israël et pourtant ce lien n’est-il pas évident ?C’est un lien rarement établi.

Crise migratoire, attentats terroristes ont des causes multiples, mais on ne peut passer sous silence l’occupation israélienne, même si la cause palestinienne n’a plus cette centralité qu’elle avait dans l’imaginaire et la rhétorique arabe, elle reste néanmoins présente et chaque évènement vient raviver la douleur. Qu’espérer si on n’y met pas fin ?

Un aller, le voyage de la Haute représentante Federica Mogherini, Liban et Jordanie, ses pleurs à l’annonce des attentats de Bruxelles qui nous rendent, nous européens, si fiers de notre Haute représentante. Un retour, les déclarations du ministre des Affaires étrangères palestinien, Riad Al Malki devant le Parlement européen .Il a expliqué lors d’une audition à la commission des affaires étrangères que les européens doivent passer aux actes pour qu’Israël arrête son occupation de la Palestine.

« Israël n’entend pas les paroles, il faut passer aux actes, ainsi Israël pourra se rendre compte qu’il ne peut pas bénéficier de l’occupation Certaines parties affirment que si l’Europe étiquette les produits des colonies, elle boycotte indirectement Israël (…) Nous vous incitons à ne pas tomber dans ce discours. Nous n’appelons pas au boycott d’Israël, mais des colonies illégales, qui sapent (…)une solution à deux Etats » .

Le ministre a souligné le besoin d’une action « multilatérale » pour pouvoir « sauver » la solution à deux Etats. Nous avons besoin de l’engagement de la Communauté internationale(…) la protection internationale est nécessaire plus que tout .on peut ne peut se permettre que cette situation perdure, cela risque de se transformer en un chaos que plus personne ne pourra contrôler ».

Le ministre al-Malki cherche désespérément une petite lueur d’espoir, l’aurait-il trouve dans « l’initiative française’ qu’il salue : »Depuis l’initiative de mars 2014 ( ratée) du Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, rien ne s’est passé. La France a eu le courage de faire un pas en avant ». Il travaillera étroitement avec les français sur l’idée d’organiser une conférence internationale sur la paix : « c’est la seule initiative en vue, si elle échoue que va-t-il se passer ? » Le silence qui a suivi était  impressionnant !

Le ministre palestinien a également souhaité que l’UE joue un rôle dans le processus de paix, estimant qu’Israël lui, comme toujours, était contre une participation de l’UE appelant le commentaire du Ministre palestinien : « Nous avons toujours demandé qu’un rôle soit joué  par les européens, que l’UE ne soit pas seulement un bailleur de fonds, mais qu’elle soit également un acteur ».

Selon lui, le Proche-Orient « est aux portes de l’Europe (…) On a besoin de l’Europe, il faut qu’elle soit toujours impliquée ».

OUI ! il faut sauver l’Europe et cela passe aussi par le Proche-Orient à apaiser d’urgence sous peine de nouvelles tragédies. L’Europe se sauvera en s’impliquant davantage dans les affaires du monde.

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

Laisser un commentaire