Migrants torturés , malmenés en Italie et en Hongrie.

Amnesty International révèle que des migrants ont été malmenés, maltraités par des policiers italiens. La Commission européenne a contesté les faits tout en indiquant qu’elle va faire procéder à une enquête . En Hongrie : c’est pas mieux nous dit le Conseil de l’Europe qui par l’intermédiaire de son comité pour la prévention de la torture (CPT) demande des comptes. Ces phénomènes ne sont pas nouveaux et ils avaient conduit à réformer Frontex sur ce plan en encadrant ses activités sur le plan juridique et institutionnel. Le dispositif semble ne pas avoir tenu face à l’afflux de réfugiés au cours de ces deux dernières années comme le reconnait le Conseil de l’Europe. Accorder les circonstances atténuantes ne signifie pas fermer les yeux et ne rien faire Des policiers italiens ont eu recours à des pratiques « assimilables à de la torture » pour obtenir les empreintes digitales de migrants, affirme le 3 novembre Amnesty International, qui rend l’Union Européenne en partie responsable de cette situation. « Les pressions de l’Union européenne sur l’Italie, pour qu’elle se montre « dure » envers les migrants et les réfugiés, ont conduit à des expulsions illégales et à de mauvais traitements qui, dans certains cas, sont assimilables à de la torture », écrit l’organisation de défense des droits de l’homme dans un rapport. La politique des « hotspots », centres d’enregistrement décidés par l’UE pour faciliter l’identification des migrants à leur arrivée sur le sol européen, a poussé l’Italie à agir au-delà de la légalité et conduit à des « abus choquants » de la part de certains policiers, explique Matteo de Bellis, coordinateur de ce rapport. Nombre de migrants refusent d’être identifiés à leur arrivée sur le sol italien afin de pouvoir s’installer ou déposer une demande d’asile dans le pays européen de leur choix. Sur les 24 témoignages de mauvais traitements recueillis par Amnesty sur un total de 170 entretiens, quinze font état de coups donnés, y compris avec des matraques électriques, comme l’a raconté un Soudanais de 16 ans. « Ils ont utilisé une matraque électrique plusieurs fois sur ma jambe gauche, puis sur la droite, ma poitrine, mon ventre. J’étais trop faible pour résister, à ce moment-là, ils ont pris mes deux mains » pour obtenir des empreintes digitales, a-t-il affirmé aux enquêteurs d’Amnesty. Selon deux autres témoignages font état de violences sur les parties génitales. Un jeune homme de 27 ans affirme ainsi avoir été contraint de s’asseoir sur une sorte de chaise percée en aluminium avant que la police n’utilise des pinces sur ses testicules, selon ce rapport.Au regard de ces témoignages, Amnesty juge indispensable qu’une enquête indépendante soit diligentée, même si « le comportement de la plupart des policiers reste professionnel et que la grande majorité des prises d’empreintes digitales a lieu sans incident ». Les victimes de ces violences policières n’ont pas voulu porter plainte, a précisé M. de Bellis, interrogé par l’AFP, mais Amnesty International a porté ces faits à la connaissance du ministère italien de l’Intérieur dans une lettre qui n’a pas encore obtenu de réponse, a-t-il ajouté. Ce chercheur italien reconnaît qu’Amnesty n’a pas été en mesure de vérifier « chaque détail de chaque cas individuel », mais « nous sommes certainement en position de dire qu’il y a un problème de recours excessif à la force par la police », a-t-il assuré.Amnesty dénonce également les conditions dans lesquelles sont interrogés les migrants, encore sous le choc d’un voyage traumatisant en Méditerranée où ils sont pour la plupart récupérés par des secouristes après des heures voire des jours entiers entassés sur des embarcations précaires.Sans réelle information sur leurs droits, beaucoup de migrants ne savent pas répondre aux questions qui leur sont posées, et certains risquent alors l’expulsion. L’Italie, qui voit chaque jour le nombre de migrants croître dans la péninsule, s’efforce d’en rapatrier certains faute de pouvoir les « relocaliser » ailleurs en Europe comme l’UE s’y était pourtant engagée. Elle a ainsi signé un accord en ce sens avec le Soudan, pays accusé par Amnesty International de violations des droits de l’homme.Amnesty cite le cas de 40 ressortissants soudanais mis dans un avion à destination de Khartoum. Sur place, une jeune homme de 23 ans contacté par l’organisation internationale a assuré avoir été sévèrement battu à son arrivée à l’aéroport par les forces de sécurité. « Les autorités italiennes doivent mettre un terme aux violations (des droits de l’homme) et s’assurer que les personnes ne soient pas rapatriées dans des pays où elles prendraient le risque d’être persécutées ou torturées », écrit M. de Bellis.

En Hongrie, c’est pas mieux, le Conseil de l’Europe réagit. Dans un rapport publié le 3 novembre, le Comité pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants du Conseil de l’Europe (CPT) salue la coopération des autorités hongroises lors de la visite qu’il a effectuée en 2015 dans des centres de rétention et des lieux de rétention pour étrangers gérés par la police, tout en soulignant un certain nombre d’insuffisances. La majorité des ressortissants étrangers privés de liberté avec lesquels le Comité s’est entretenu a déclaré avoir été traitée correctement par la police et les surveillants pénitentiaires ou les gardes armés. Cependant, « un nombre considérable » de ressortissants étrangers s’est plaint de mauvais traitements infligés par les services de police. Le Comité a en outre observé des conditions inappropriées dans certains centres de rétention. Au vu de l’arrivée d’un nombre sans précédent de ressortissants étrangers en Hongrie l’année dernière (près de 10 000 personnes par jour pendant les seuls mois d’été 2015), le Comité reconnaît les « circonstances particulières » auxquelles sont confrontées les autorités hongroises. Cependant, dans son rapport, il appelle les autorités hongroises à publier une déclaration officielle indiquant à tous les agents de police et tous les gardes armés exerçant dans des centres d’asile et de rétention qu’aucune forme de mauvais traitement à l’égard de personnes privées de liberté ne saurait être acceptée. La visite de la délégation du CPT avait pour objectif d’examiner le traitement et les conditions de détention des ressortissants étrangers privés de liberté en vertu de la législation sur les étrangers ou de la législation pénale amendée selon laquelle le fait de traverser ou d’endommager une barrière frontalière constitue une infraction pénale. L’attention s’est également portée sur les garanties juridiques offertes aux détenus concernés.

Pour en savoir plus : principales sources d’information        -. Journal le Soir http://www.lesoir.be/1358286/article/actualite/monde/2016-11-03/migrants-violences-et-expulsions-illegales-par-police-italienne      -. Journal le Monde http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/11/03/migrants-amnesty-denonce-des-cas-de-torture-par-des-policiers-italiens_5024447_3214.html      -. Journal le Figaro http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/11/03/97001-20161103FILWWW00030-migrants-amnesty-denonce-des-cas-de-torture-par-des-policiers-italiens.php      -. Rapport annuel 2015 /2016 de Amnesty International https://www.amnesty.org/fr/countries/europe-and-central-asia/italy/report-italy/ -. Rapport du CPT http://www.cpt.coe.int/documents/hun/2016-27-inf-eng.pdf (FR) http://www.cpt.coe.int/documents/hun/2016-27-inf-eng.pdf (EN) http://www.cpt.coe.int/documents/hun/2016-27-inf-eng.pdf      -. Réponse des autorités hongroises (FR) http://www.cpt.coe.int/documents/hun/2016-28-inf-eng.pdf (EN) http://www.cpt.coe.int/documents/hun/2016-27-inf-eng.pdf       -. Comité pour la prévention de la torture (CPT) (FR) http://www.cpt.coe.int/fr/default.htm (EN) http://www.cpt.coe.int/en/default.htm      -. Executive Summary (FR) http://www.cpt.coe.int/documents/hun/2016-27-inf-eng.pdf (EN) http://www.cpt.coe.int/documents/hun/2016-27-inf-eng.pdf              -.

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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