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Conférence « Enlargement day »: 19 juin 2019

1. Présentation du cadre général de l’adhésion et de l’élargissement aux Balkans

Mercredi 19 juin 2019, le Comité des Régions de l’Union européenne a organisé une conférence sur le thème de l’élargissement vers les Balkans occidentaux et la Turquie. C’est la cinquième fois qu’elle organise cette conférence en partenariat avec les pays candidats.

La conférence avait pour but de traiter de diverses situations et notamment celles de l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Serbie et la Turquie.

La conférence a débuté par un discours du Président du Comité des régions, Karl-Heinz Lambertz. Il a tout d’abord évoqué le fait que l’État de droit et la gouvernance étaient des questions sur lesquelles l’Union européenne et les pays candidats devaient se concentrer. Il a ensuite mentionné le rôle joué par l’Union européenne sur ces questions en se focalisant sur la situation précise de l’Albanie et de la Macédoine du Nord. Par ailleurs, il a mentionné les nombreux progrès réalisés par les pays candidats des Balkans occidentaux en insistant sur la réforme judiciaire établie en Albanie. Il a évoqué l’accord de Prespa, accord historique signé entre la Grèce et la Macédoine du Nord, qui a mis fin au conflit sur le nom de “Macédoine”.

Cependant, Karl-Heinz Lambertz a nuancé ses propos en rappelant la situation critique en Turquie et la stagnation des négociations avec cette dernière. De même, celle de la Serbie pour qui le Conseil de l’Europe présente de sérieuses inquiétudes.

Il a par ailleurs insisté sur la dimension locale de l’élargissement, en rappelant le rôle joué par le Comité des Régions sur le chapitre de l’élargissement portant sur la dimension locale.

Selon Monsieur Heinz Lambertz, la démocratie locale est la pierre angulaire du système. Enfin, il  a rappelé que l’Union européenne restait une interlocutrice fiable dans cette région.

Le commissaire européen à l’élargissement, Johannes Hahn a aussi fait un message vidéo dans lequel il rappelait les principales avancées réalisées par les pays candidats. Pour lui, la politique européenne d’élargissement doit permettre avant tout d’exporter de la stabilité. Il n’a cependant pas dénié l’intérêt économique et politique que porte l’UE envers cette région. Il a demandé aux pays candidats de continuer leurs progrès.

Genoveva Ruiz Calavera, directrice de la section “Balkans occidentaux” pour la Commission européenne a évoqué les efforts réalisés par les six pays candidats. Elle a réaffirmé la volonté d’ouverture par la Commission européenne des négociations avec l’Albanie et la Macédoine du Nord. Pour ce faire, elle a traité du Paquet Élargissement de 2019 présentant des recommandations pour les négociations d’adhésion, les conclusions du Conseil et représente une sorte de communication reprenant la situation de l’ensemble des pays candidats. En outre, six rapports individuels se distinguent et présentent la situation de l’Albanie, de la Bosnie, du Kosovo, de la Macédoine du Nord, du Monténégro, de la Serbie et enfin de la Turquie.

En particulier, la directrice relève une inquiétude grandissante quant aux diverses violations des droits de l’homme en Turquie. En somme, ces pays sauf la Turquie ont fait des avancés par rapport aux années précédentes mais beaucoup d’efforts restent à réaliser.

Selon cette dernière, les enjeux majeurs relèvent de la lutte contre la criminalité, la corruption, les réformes administratives et publiques, l’Etat de droit, les droits fondamentaux et les faiblesses structurelles des économies.

2. Quel est l’impact des financements européens sur la démocratie locale ? Que fait l’Union européenne pour promouvoir la démocratie ? Est-ce que les fonds européens aident à la diffusion de la démocratie et de l’État de droit dans les Balkans occidentaux ?

Pour commencer à traiter de cette problématique, Madame Silke Tonshoff, membre du Comité des régions, a mis en place un sondage portant sur cette question. Ceci a permis en fonction des réponses d’orienter le débat.

Tout d’abord, Valentin Inzko, Haut représentant pour les institutions européennes pour la Bosnie Herzégovine est intervenue. Ce dernier a clairement exprimé le fait qu’il n’y a pas de réel retour sur investissement. En effet, malgré les sommes dépensées, il y a un déclin important. Il a par ailleurs rappelé la difficulté des autorités locales à lutter efficacement contre la corruption et le crime organisé dans cette région, les inégalités d’accès aux postes, un système pénale quelque peu obsolète, la fuite des cerveaux, la déficience de la justice. Par exemple, dans ce pays l’État de droit y ait difficile à installer car les citoyens de ces pays n’ont jamais connu ce qu’est la démocratie. Le financement est donc important mais son impact est limité.

C’est ensuite Marc Cools, membre du Conseil de l’Europe qui a pris la parole. Ce dernier a insisté sur la nécessité d’une démocratie au niveau local, les programmes au niveau local sont nécessaires. C’est par ce premier échelon, qu’ensuite la démocratie se diffusera au niveau national et permettra une meilleure adhésion aux valeurs européennes selon ce dernier. Par exemple, il a évoqué le cas des “ Local facilities program” qui visent à insérer et renforcer la démocratie à ce premier échelon au plus près des citoyens.

L’intervenant suivant a été Monsieur Nenad Sebek, ancien journaliste pour la BBC et Senior Consultant. Ce dernier quant à la situation au sein des Balkans occidentaux a cité la phrase suivante “ Ce sont des terres avides de la démocratie qui ne sont pas assez arrosées ‘’. Il montre par ceci que la démocratie doit y être renforcée pour permettre une adhésion réussie.

Jasna Jelic, à la tête du Service des Balkans occidentaux au sein de la Task Force European External Action Service a ensuite pris la parole. Pour cette dernière, l’argent est certes important voir même nécessaire, mais il ne suffit pas.

La dernière intervenante a été Jelena Dzankic, coordinatrice au sein de Globacit et du Service des Balkans. À propos de la situation de ces pays, elle a relevé le fait qu’ils étaient en période de transition, mais aussi que des progrès avaient été effectué. Les valeurs via l’éducation, l’égalité des chances et la confiance mutuelle sont autant de défis à relever.

Concrètement, pour tous, l’UE a largement contribué à l’établissement de la paix dans cette région. De plus, pour eux, l’État de droit reste difficile à ancrer durablement puisque certaines autorités résistent aux nouvelles réformes à mettre en place.

Tous sont d’accord pour dire que l’engagement dans les Balkans occidentaux doit être renforcé et les défis à relever restent nombreux. En outre, les financements accordés aux pays candidats doivent l’être avec une plus grande conditionnalité. Ils doivent aussi permettre une meilleure intégration de la société civile, investissement dans l’éducation, plus d’investissements dans les voitures de police par exemple.

Finalement, les financements accordés à ces pays pour les intervenants doivent permettre la mise en oeuvre de réformes sur le terrain et notamment les réformes économiques. L’Union européenne quant à elle, se dit prête à augmenter ses financements envers ses pays à condition que ces derniers continuent leurs efforts.

Enfin, c’est Madame Ruiz qui a donné le temps de la conclusion. Elle a précisé qu’il y avait encore des réformes et des progrès à faire pour progresser vers une meilleure intégration et adhésion. Elle a en outre précisé que sans l’Union européenne, ce processus aurait pris près de 60 ans et que l’Union était omniprésente dans le sens où dans les 7 prochaines années, un budget de 30 milliards d’euros était alloué à cet effet.

Agathe Cabaret et Lucie Cazat

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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