Travail des enfants : fin de la Conférence mondiale de la Haye. Accord sur une feuille de route pour intensifier l’action et éliminer les pires formes de travail des enfants d’ici à 2016

Plus de 450 délégués venus de 80 pays se sont mis d’accord sur une feuille de route qui vise à «augmenter de manière substantielle» les efforts mondiaux pour éliminer les pires formes de travail des enfants d’ici à 2016. Approuvée au terme d’une conférence de deux jours sur le travail des enfants, que le gouvernement des Pays-Bas a organisée en coopération avec l’Organisation internationale du Travail (OIT), la feuille de route appelle les gouvernements, les partenaires sociaux et les organisations de la société civile à renforcer l’accès à l’éducation, à la protection sociale et au travail décent.

«La feuille de route représente un document essentiel pour favoriser la cohérence et la convergence des politiques nationales et internationales en vue de l’objectif de 2016. Mais ne nous y trompons pas: elle ne signe pas la fin de nos efforts concertés, bien au contraire. Nous devons continuer à nous réunir et à coopérer, ne serait-ce que pour nous encourager, nous inspirer et nous soutenir mutuellement sur le chemin du progrès», a rappelé Piet Hein Donner, ministre des Affaires sociales et de l’Emploi du gouvernement des Pays-Bas.

«Les expériences et les idées débattues au cours de la Conférence ont véritablement amélioré notre prise de conscience et notre connaissance du travail des enfants, ainsi que notre engagement à le combattre. Elles montrent clairement que si nous restons figés sur nos habitudes, l’objectif d’élimination des pires formes de travail des enfants d’ici à 2016 sera tout simplement manqué. Nous disposons maintenant d’une feuille de route qui contribue à nous montrer la voie à emprunter et qui nous donne matière à alimenter les futures discussions au sein de l’OIT et ailleurs. Il nous incombe à tous de la suivre», a déclaré Kari Tapiola, Directeur exécutif du BIT.

La feuille de route invite tout particulièrement les gouvernements «à évaluer l’impact des politiques relatives aux pires formes de travail des enfants, en tenant compte du sexe et de l’âge des enfants, à mettre en place des mesures préventives assorties de délais et à mobiliser suffisamment de ressources financières pour combattre les pires formes de travail des enfants, y compris grâce à la coopération internationale». Elle appelle également les partenaires sociaux à prendre «les mesures immédiates et efficaces qui relèvent de leur compétence afin de garantir en priorité absolue l’interdiction et l’élimination des pires formes de travail des enfants, notamment à travers des politiques et des programmes consacrés au travail des enfants».

La Conférence de La Haye s’est déroulée dans un contexte d’essoufflement de la campagne mondiale contre le travail des enfants, comme le démontre le nouveau rapport global du BIT (Cf. supra). Rappelons queLe rapport – Accélérer l’action contre le travail des enfants – montre que si la réduction du travail des enfants s’est poursuivie, son rythme s’est ralenti de manière inquiétante. Le rapport avertit que si aucune action décisive n’est prise, le rendez-vous de 2016 ne sera pas honoré. Le nouveau rapport contraste avec les tendances positives qui figuraient dans la précédente étude réalisée en 2006 et qui avaient alors conduit l’OIT à fixer un objectif d’élimination des pires formes de travail des enfants d’ici à 2016.

La Conférence de deux jours a été l’occasion d’entendre s’exprimer de hauts responsables gouvernementaux venus de divers pays, ainsi que des représentants des organisations patronales et syndicales, des organisations internationales et des membres du monde universitaire et de la société civile. Les participants ont aussi eu l’occasion de discuter et de commenter un nouveau rapport inter-agences préparé par l’OIT, la Banque mondiale et l’UNICEF, intitulé «Tous unis dans la lutte contre le travail des enfants». Le rapport présente les situations et les tendances propres à chaque pays et analyse quelles sont les politiques qui offrent le plus grand potentiel pour combattre le travail des enfants en vue de l’objectif de 2016.

Texte intégral de la feuille de route  http://www.ilo.org/global/About_the_ILO/Media_and_public_information/Press_releases/lang–fr/WCMS_127024/index.htm

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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