Un européen sur quatre sous le seuil de pauvreté ou menacé par la pauvreté ou l’exclusion sociale.

C’est une étude d’Eurostat qui révèle notamment que 42 millions d’Européens, soit 8,5 % de la population de l’UE, se trouvaient en situation de privation matérielle grave en 2008.Quelque 116 millions de citoyens européens, soit près d’un quart de la population de l’Union européenne, ont été menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2008. La Commission européenne a l’ambition de réduire ce chiffre d’au moins 20 millions d’ici dix ans, (Stratégie Europe 2020) mais d’ici là, les chiffres sont alarmants, selon l’étude intitulée « Revenus et conditions de vie en Europe », publiée  par l’office européen des statistiques (Eurostat).

Dans le détail, l’office européen établit un bilan de 81 millions de personnes (soit 16,5 % de la population de l’UE) qui disposaient d’un revenu au-dessous du seuil national de pauvreté en 2008. Ces personnes vivaient principalement en Lettonie, en Roumanie et en Bulgarie, mais aussi dans les « grands » pays de l’UE : ainsi, la France comptait 7,9 millions de personnes (13,1 % de la population) considérées comme menacées par la pauvreté. En Allemagne, le taux de personnes menacées de pauvreté est de 15,2 %. Il est de 19,6 % en Espagne, de 18,7 % en Italie et de 18,8 % au Royaume-Uni.

En outre, 42 millions d’Européens, soit 8,5 % de la population de l’UE, se trouvaient en 2008 en situation de privation matérielle grave, ce qui signifie que leurs conditions de vie étaient limitées par un manque de ressources tel qu’elles n’étaient pas en mesure de régler leurs factures, de chauffer correctement leur logement, de s’acheter une voiture ou un téléphone. Enfin, 34 millions d’Européens, soit 9 % de la population, vivaient en 2008 au sein de ménages dans lesquels les adultes âgés de 18 à 59 ans (hors étudiants) avaient utilisé moins de 20 % de leur « potentiel total d’emploi » dans l’année.

Au total, près de 116 millions d’Européens (23,6 % de la population) relèvent d’au moins l’un de ces critères (risque de pauvreté après transferts sociaux, privation matérielle grave, appartenance à un ménage à très faible intensité de travail). En Bulgarie, 45 % de la population est dans ce cas. Et près de 7 millions d’Européens (1,4 % de la population de l’UE) relèvent quant à eux des trois critères de pauvreté et d’exclusion sociale à la fois, surtout en Bulgarie (4,5 % de la population), Hongrie (2,7 %) et Roumanie (2,4 %).

Pour en savoir plus

Combien de personnes sont pauvres dans l’UE? Est-ce que les inégalités augmentent? Un emploi permet-il d’échapper à la pauvreté? Ces questions et bien d’autres sur la pauvreté et l’exclusion sociale ainsi que sur le logement, la santé et l’éducation sont analysées dans une nouvelle publication « Income and living conditions in Europe »1 publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Cette publication repose sur les données de l’enquête UE-SILC2 et est diffusée à l’occasion de la conférence de clôture de l’Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale3, qui se tiendra à Bruxelles les 16 et 17 décembre 2010.

Ainsi que le Président Barroso le mentionne dans la préface de la publication: « Un des objectifs majeurs de la stratégie Europe 2020 pour l’emploi et la croissance4 est de promouvoir l’intégration sociale, en particulier par la réduction de la pauvreté, en cherchant à réduire le nombre de personnes menacées de pauvreté et exclues d’une pleine participation au monde du travail et à la société. Cette publication fait partie intégrale de cet agenda politique ».

Un objectif clé de la stratégie Europe 2020 est de réduire d’au moins 20 millions le nombre de personnes confrontées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale dans l’UE27. Les progrès réalisés en direction de cette cible sont mesurés en utilisant une combinaison de trois indicateurs: le nombre de personnes à risque de pauvreté, le nombre de personnes en situation de privation matérielle grave, et enfin le nombre de personnes vivant dans des ménages ayant une très faible intensité de travail5. En 2008, 116 millions de personnes dans l’UE27 étaient concernées par au moins une de ces trois formes d’exclusion sociale.

      -. 81 millions de personnes à risque de pauvreté dans l’UE27

Concernant la pauvreté monétaire, 81 millions de personnes (soit 17% de la population) étaient en 2008 dans l’UE27 à risque de pauvreté après avoir pris en compte les transferts sociaux, ce qui signifie que leur revenu disponible se situait en dessous du seuil national de risque de pauvreté5. La Lettonie (26%), la Roumanie (23%) et la Bulgarie (21%) avaient les taux de risque de pauvreté les plus élevés, et la République tchèque (9%), les Pays-Bas et la Slovaquie (11% chacun) les plus bas.

      -.42 millions de personnes en situation de privation matérielle grave dans l’UE27

Dans l’UE27, 42 millions de personnes (soit 8% de la population) étaient en situation de privation matérielle grave, ce qui signifie que leurs conditions de vie étaient limitées par un manque de ressources tel qu’elles n’étaient pas en mesure de régler leurs factures, de chauffer correctement leur logement, de s’acheter une voiture ou un téléphone, etc5. Les pourcentages de personnes en situation de privation matérielle grave variaient de manière significative parmi les États membres, les plus élevés se situant en Bulgarie (41%) et en Roumanie (33%), et les plus faibles au Luxembourg, en Suède, aux Pays-Bas, au Danemark et en Espagne (moins de 3% chacun).

      -. 34 millions de personnes dans l’UE27 vivaient dans des ménages à faible intensité de travail

Concernant l’indicateur de faible intensité de travail, 34 millions de personnes (soit 9% de la population âgée de 0 à 59 ans) vivaient dans l’UE27 dans des ménages où les adultes avaient utilisé moins de 20% de leur potentiel total de travail au cours de l’année passée5. Les plus fortes proportions de personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail se situaient en Irlande (14%), en Hongrie, en Belgique et en Allemagne (12% chacun) et les plus faibles à Chypre (4%) ainsi qu’au Luxembourg, en Lettonie, en Lituanie, en Slovaquie, en Estonie et en Suède (5% chacun).

      -. 7 millions de personnes dans l’UE27 touchées par les trois critères

Dans l’UE27 en 2008, 116 millions de personnes, soit presque un quart de la population de l’UE27 étaient touchées par au moins une de ces trois formes d’exclusion sociale. Parmi les États membres, la Bulgarie (45% de la population), la Roumanie (44%), la Lettonie (34%) et la Pologne (31%) comptaient les proportions les plus élevées, tandis que les Pays-Bas, la Suède, et la République tchèque (15% chacun), le Luxembourg et le Danemark (16% chacun) avaient les plus basses.

D’un autre côté, 7 millions de personnes dans l’UE27 (soit 1,4% de la population) relevaient des trois critères à la fois en 2008. Les plus fortes proportions étaient observées en Bulgarie (4%) et en Hongrie (3%), et les plus faibles au Luxembourg, en Suède, au Danemark, en Espagne et aux Pays-Bas (0,5% ou moins chacun).

Texte du rapport (FR) http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/income_social_inclusion_living_conditions/introduction

 (EN) http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/income_social_inclusion_living_conditions/introduction

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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