Conférence de presse de la Commission sur la situation en Méditerranée

Jeudi 16 avril lors d’une conférence de presse les portes-parole de la Commission européenne, Natasha Bertaud et Margaritis Schinas, ont répondu aux questions des journalistes sur les défis de la politique migratoire en Europe.

 

Le bilan de cette semaine s’élève à 7850 migrants qui ont été secourus par les gardes côtes italiens et plus de 400 migrants disparus dans un naufrage dimanche 12 avril, dont on n’a pas encore d’informations fiables, comme l’a confirmé Natasha Bertaud.

 

«L’UE échoue dans son action ou plutôt elle n’agit pas. Et sielle n’échoue pas qu’ est-ce que elle fait?» a critiqué un journaliste.

«De façon générale nous savons que la situation est grave et que les choses vont empirer encore dans les mois prochains à cause de l’évolution de la météo en passant à l’été» a répondu la porte-parole. «La Commission européenne ne peut pas tout faire, mais nous allons mettre en place une agenda exaustif pour la gestion de la migration» a-t-elle continué.

Quant aux critiques relatives aux manquements de l’opération Triton menée par Frontex, l’agence européenne de protection des frontières, et quant à la possibilité de réactiver l’opération «Mare Nostrum», la porte-parole a tenu a souligner que «Frontex n’est pas une agence de recherche et de sauvetage, mais c’est une entité qui apporte un soutien aux États membres et à leur demande avec des opérations conjointes» et que «Mare Nostrum n’avait rien à voir avec la Commission européenne, c’était une opération militaire italienne et elle ne rentre pas de tout dans nos compétences». Natasha Bertaud a ensuite fait remarquer que «l’Italie a demandé une assistance financière et elle a obtenu tout ce que elle a demandé», preuve du fait que l’Union assiste l’Italie dans ses responsabilités de gestion des frontières extérieures.

«La seule manière de vraiment changer la situation en Méditerranée» comme l’a dit la porte-parole, «est de traiter le problème à la source, en Libye, Syrie et Iraq. En effet une grande partie de l’agenda se concentre sur la collaboration avec les pays tiers». Par ailleurs, elle a annoncé que Dimitris Avramopoulos, le commissaire chargé de la migration, était au Maroc le même jour et il allait effectuer des visites en Egypte et en Tunisie pour développer une approche plus coopérative sur la question».

Ce que les journalistes ont fortement souligné c’est l’urgence de trouver une solution: «pour traiter la question à la source il faut des années … l’ agenda sera un bon texte mais il entrera en vigueur seulement en été», «mais il est temps que la Commission se lève et réagisse pour faire quelque chose aujourd’hui». «Oui oui, il est temps» a été la réplique du porte-parole.

À la demande de mobiliser des ressources supplémentaires pour Frontex la porte-parole parole a éclairé que «au moment l’UE n’a ni l’argent ni le soutien politique pour mettre en place un système de gardes frontières europèens afin d’effectuer des missions de recherche et sauvetage. Mais l’agenda européen est une occasion de discuter de la possibilité et des mesures pour augmenter le budget de Frontex, ses actifs opérationnels et les ressources humaines afin de répondre aux défis qui se présentent».

Cette déclaration a suscité la réaction d’une journaliste qui a déploré le fait que21,1 milliards d’euros en crédits d’engagement, n’ont pas été utilisés en 2014, selon un communiqué de la commission des budgets au Parlement européen. «Il y a beaucoup d’argent, il pourrait servir à quelque chose, et on ne fait rien?

En réponse le porte-parole a expliqué que «l’argent que nous avons est engagé. Pour activer les procédures budgétaires il faut s’engager avec le Parlement et le Conseil,la Commission n’a pas à elle seule la maitrise des procédures budgétaires et nous estimons que le moment pour le faire c’est quand la nouvelle initiative de la Commission sera présentée très prochainement» a-t-il poursuivi.

Alors que à la Commission Européenne on débattait de ce sujet, en Méditerranée un autre bateau de migrants faisait naufrage. Ils étaient 45 à bord, 41 migrants sont morts dans le naufrage et 4 seulement ont survécu. Le bilan des victimes s’alourdit chaque jour, les drames en Méditerranée s’enchaînent, mais l’Union européenne donne fait encore la preuve de n’avoir pas tiré les leçons de l’expérience. Dans l’attente du nouveau agenda de la Commission, elle continue à fermer ses yeux face aux pertes de vies humaines et ses oreilles aux plusieurs appels à l’aide provenant d’Italie et des différentes ONG actives dans ce domaine, ont fait valoir plusieurs interventions de journalistes.

 Fiorenza Pandolfo

Pour en savoir plus:

 

– Conférence de presse (video) http://ec.europa.eu/avservices/video/player.cfm?ref=I101736

– Communiqué Euronews http://fr.euronews.com/2015/04/16/a-chaque-jour-le-recit-de-drames-de-l-immigration-en-mediterranee/

 

 

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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