Une interdiction pure et simple n’est pas une bonne chose estime le commissaire aux droits de l’homme du conseil de l’Europe.

Pire interdire la burqa risque d’aggraver l’exclusion des femmes. L’interdiction de la burqa et du niqab ne libèrerait pas les femmes opprimées mais pourrait, au contraire, aggraver leur exclusion.  Dans un « point de vue » rendu public dimanche 7 mars, Thomas Hammarberg affirme que  « la burqa ne doit pas être interdite » et que « la diversité en Europe doit être protégée contre les réflexes islamophobes ». L’interdiction générale du voile intégral serait « une mesure bien mal inspirée », sans doute incompatible avec la Convention européenne des droits de l’Homme, selon le commissaire suédois. Selon lui, les partisans de l’interdiction générale de la burqa et du niqab « n’ont pas réussi à démontrer que ces vêtements portaient atteinte d’une manière ou d’une autre à la démocratie et à la sécurité, à l’ordre ou à la morale ». Il estime leurs thèses « d’autant moins convaincantes que le nombre de femmes qui portent ces tenues est très faible ». Il est impossible de prouver que, globalement, ces femmes sont davantage que d’autres victimes d’une répression tenant à leur condition de femme même si certaines sont peut-être soumises à des pressions, affirme-t-il.

« A juste raison, nuance-t-il, nous réagissons fortement contre les régimes qui imposent aux femmes le port du voile intégral. C’est une mesure foncièrement répressive et inacceptable, mais on ne la combattra pas en interdisant cette tenue dans d’autres pays ». De manière générale, par principe, l’Etat devrait éviter de légiférer sur la façon dont les gens s’habillent, ajoute le commissaire. Selon M. Hammarberg, « l’interdiction de la burqa et du niqab serait une aussi mauvaise chose que l’aurait été la condamnation des caricaturistes danois ». Le 30 septembre 2005, le quotidien Jyllands-Posten avait publié sous le titre « Les visages de Mahomet » des caricatures dont l’une montrait la tête du prophète surmontée d’un turban en forme de bombe à la mèche allumée. Texte de Thoma Hammarberg https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=1593849&Site=DC&BackColorInternet=F5CA75&BackColorIntranet=F5CA75&BackColorLogged=A9BACE

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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