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G7 à Bruxelles !

Les relations Russie / Ukraine sont sur toutes les lèvres en cette semaine de consultations diplomatiques. Consultations importantes aussi pour l’Union européenne bien représentée au centre du ballet diplomatique (Van Rompuy, Barroso, Merkel, Cameron, Renzi,Hollande)

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Mardi 4 juin : Varsovie en Pologne

Avant de venir au sommet du G7, le Président Obama s’est rendu à Varsovie pour célébrer les 25 ans de la chute du communisme à Varsovie, accompagné également d’une vingtaine de chefs d’Etat dont le président ukrainien fraichement élu : M. Porochenko et le président français : M. Hollande. Toutefois cette visite est plus axée sur la venue de Barack Obama, en effet cette visite est avant tout symbolique. M. Obama vient ici rappeler lors de son allocution qu’il soutient la Pologne tout comme l’Ukraine.

En quoi la venue d’Obama est-elle si symbolique ? Alors que la situation en Ukraine est sur toutes les lèvres, la Pologne s’est dite inquiète de l’attitude de Moscou en Ukraine notamment depuis que l’armée a intensifié son offensive contre les séparatistes prorusses en Ukraine et elle craint que la Russie ne poursuive ses envies expansionnistes suite à l’annexion de la Crimée. Plus de 60% des polonais sont inquiets pour la sécurité de la Pologne. La Pologne, en tant que fervente supporter de l’OTAN, est persuadée que les Etats-Unis sont les seules capables de les aider et réclame donc son aide. D’ailleurs, le président polonais a invité son gouvernement à augmenter la contribution polonaise au budget de l’OTAN et a également invité les autres pays européens à faire de même.

Ainsi Obama a rappelé l’article 5 de la Charte des Nations Unies pour rassurer la Pologne, ce qu’il a fait, qu’en cas d’attaque russe, ses alliés seront là pour l’aider, elle et tout autre Etat. Comme l’a souligné le président polonais, Bronislaw Komorowski, « la sécurité et la liberté ne sont pas données une fois pour toutes. Il faut continuer à se battre pour elles », ce qui prend tout son sens au 25ème anniversaire des premières élections démocratiques en Pologne, ancien pays du bloc soviétique.

Obama s’est alors identifié comme le défenseur de l’Europe orientale contre la Russie. Il a promis plus d’effectifs, plus de manœuvres militaires et une somme d’un milliard de dollars pour renforcer la présence des forces de l’OTAN en Europe de l’est. Ce qui a pu soulager les polonais. Dernièrement, les Etats-Unis avaient déjà envoyé 600 soldats en Pologne et dans les Pays baltes, et déployé des avions radars Awacs et des chasseurs bombardiers F-16.

Barack Obama a affirmé que « partout où la Russie ne respecte pas le droit international, la position de l’OTAN va être très ferme ». A l’heure d’aujourd’hui, les anciens pays sous influence soviétique sont ceux qui sont les des plus liés à l’OTAN, B. Obama a même souligné que la Pologne était « le plus cher allié et ami des Etats-Unis ».

De plus, l’OTAN restera ferme face à la Russie, d’ailleurs l’absence de M. Poutine au G8 est une forme de « sanction » des pays du G7 en réponse à l’annexion de la Crimée par cette dernière, toutefois ceux-ci ne souhaitent pas entretenir de mauvaises relations avec la Russie mais celle-ci doit s’engager à respecter le droit international afin de résoudre le problème.

La question de l’énergie a également été abordée lors de la venue de M. Obama en Pologne, le premier ministre polonais comme le président américain ont convenu que la sécurité passe par la sécurité énergétique. Le gouvernement polonais est favorable à un partenariat gazier avec les Etats-Unis, ils ont d’ailleurs trouvé un nom au programme de diversification énergétique proposé à l’Union européenne : « Solidarité » en hommage au syndicat « solidarité », élu aux premières élections démocratiques du pays et qui souhaitait s’émanciper de la domination russe. M. Obama, quant à lui, à souligné qu’il était favorable à l’Union européenne de l’énergie et soutiendrait les exportations de gaz américain.

Mercredi 4 et jeudi 5 juin 2014 : le G7 à Bruxelles

Cette semaine s’est tenu le G7, fameux rendez-vous des 7 plus grands pays industrialisés (Etats-Unis, Canada, Allemagne, France, Japon, Italie et Royaume-Uni). Habituellement, c’était le G8 mais qui cette fois a eu lieu sans la Russie « sanctionnée » pour le non-respect du droit international.

La question ukrainienne a principalement été évoquée lors de ce sommet. Notamment dès le début : M. Van Rompuy a souligné que l’accord d’association UE-Ukraine doit être signé « au plus tard » le 27 juin en marge du sommet européen, et doit être signé avant la réunion de coordination relative à l’aide à l’Ukraine, réunion qui se tiendra début juillet.

Dès mercredi soir, le G7 a adopté une résolution dans laquelle ils laissent planer la menace de nouvelles sanctions à l’égard de la Russie, en plus des gels des avoirs et interdictions de visas pour certaines personnalités, si elle ne s’engage pas résolument dans la désescalade en Ukraine :

« Nous sommes prêts à intensifier les sanctions ciblées et à mettre en œuvre d’importantes nouvelles mesures restrictives pour faire payer un coût supplémentaire à la Russie si les événements le requéraient ».

Les pays du G7 appellent le Kremlin a une désescalade, à un retrait accéléré de ses troupes à la frontière ukrainienne mais également à user de son influence pour convaincre les prorusses actifs à l’Est de partir. Pour l’instant, la situation ne donne pas encore lieu à enclencher la phase dite « 3 » des sanctions, sanctions envers les secteurs de l’économie russe, notamment parce que la Russie s’est abstenue d’entraver les élections présidentielles ukrainienne du 25 mai dernier.

L’énergie fut également au rendez-vous de ce G7. Les chefs d’Etats et le gouvernement ainsi que M. Barroso ont déclaré que l’énergie ne devait pas être une arme politique et encourageront la Russie à ne pas l’utiliser comme telle. D’ailleurs, en ce moment, la Commission européenne tente de trouver une solution équitable au différend gazier entre la Russie et l’Ukraine. L’objectif est de ce dialogue trilatéral est de trouver un accord sur le paiement des dettes de l’Ukraine selon le un prix équitable du gaz russe et de moderniser le système de gazoducs ukrainien.

Jeudi 5 et vendredi 6 juin 2014

La Russie n’est pas totalement exclue du jeu diplomatique. En effet, M. Poutine doit s’entretenir avec François Hollande jeudi 5 juin au soir à l’Elysée et sera présent lors des commémorations du Débarquement du 6 juin 1944. M. Poutine aura également la possibilité de s’entretenir avec Barack Obama, Angela Merkel et pourra rencontre le nouveau président Ukrainien M. Porochenko.

(Audrey Lenne)

Pour en savoir plus :

–              Communiqué de presse : The Brussels G7 Summit Declaration  (FR)

–              Face au réveil russe, Varsovie se rapproche de Washington, Y.-M.R., Le Monde, Mercredi 4 juin 2014 : (FR)

–            Barack Obama en Europe : trois pays visités et l’ombre de l’Ukraine, Maxime Blanchard, Le Monde, Mercredi 4 juin 2014 (FR)

–           Barack Obama en Pologne : « Les Ukrainiens d’aujourd’hui sont les héritiers de Solidarnosc », Corine Lesnes, Le Monde, Mercredi 4 juin 2014 (FR)

–           A Varsovie, le président américain a répété l’engagement de son pays à défendre une région qui se sent menacée par le conflit en Ukraine et les pressions de la Russie, Libération, Mardi 3 juin 2014 (FR)

Adeline Silva Pereira

Après avoir effectué la deuxième année du master Sécurité Globale analyste politique trilingue à l'Université de Bordeaux, j'effectue un stage au sein d'EU Logos afin de pouvoir mettre en pratique mes compétences d'analyste concernant l'actualité européenne sur la défense, la sécurité et plus largement la coopération judiciaire et policière.

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